« Rome, l’unique objet de mon ressentiment !  Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant ! … »

Il y a très longtemps, quand j’étais au collège ou au lycée, ma prof de français nous a lu des extraits d’Horace de Corneille, et notamment l’imprécation de Camille .

Ces mots sont restés gravés dans ma mémoire, et à chaque fois , je les relis ou les écoute toujours avec beaucoup d’émotion.

Guy Jacquemelle

« Rome, l’unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore !
Rome enfin que je hais parce qu’elle t’honore !
Puissent tous ses voisins ensemble conjurés
Saper ses fondements encor mal assurés !
Et si ce n’est assez de toute l’Italie,
Que l’Orient contre elle à l’occident s’allie ;
Que cent peuples unis des bouts de l’univers
Passent pour la détruire et les monts et les mers !
Qu’elle-même sur soi renverse ses murailles,
Et de ses propres mains déchire ses entrailles !
Que le courroux du ciel allumé par mes vœux
Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux !
Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre,
Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre,
Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en être cause, et mourir de plaisir ! »

Corneille (Horace, Acte IV, scène 5)

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