Goriot, le père abandonné

Goriot, le père abandonné

Le père Goriot, de son vrai nom Jean-Joachim Goriot, est un homme âgé, ancien négociant qui s’est enrichi dans le commerce du vermicelle, des pâtes d’Italie et de l’amidon .

Il a été riche, mais a sacrifié sa fortune pour le bien-être de ses deux filles, Anastasie et Delphine. L’ainée a épousé le comte de Restaud, et la cadette a épousé le baron de Nucingen. Si le père Goriot a réussi ces deux mariages, c’est grâce à la beauté de ses filles, mais plus encore aux dots qu’il leur a offertes.

Le père Goriot s’est retiré à la pension Vauquer, au quartier latin, et il mène une vie presque misérable. Ses filles, obsédées par leur statut social et leur recherche de richesse, le traitent avec ingratitude et indifférence. Elles ne songent à leur père que lorsqu’elles ont besoin d’argent, rougissent de lui, refusent de le recevoir dans leurs somptueux hôtels, et finiront par le laisser mourir seul.

Le personnage du père Goriot est souvent considéré comme un exemple poignant de dévouement paternel , de générosité, et d’humilité.

Bien que doté de nombreuses qualités, le père Goriot présente également certains défauts ou faiblesses. On peut lui reprocher sa naïveté, en ce qui concerne ses deux filles. Il est aveugle face à leur égoïsme et à leur ingratitude, continuant à les idolâtrer malgré leurs attitudes méprisantes. Il est aussi dans le déni, refusant de voir la réalité, ce qui le rend vulnérable aux manipulations de ceux qui cherchent à profiter de lui. Malgré sa richesse passée, il ne parvient pas à imposer son autorité ou à se faire respecter, même lorsqu’il est évident qu’il est exploité. Ces défauts contribuent à la complexité du personnage du père Goriot et à la tragédie de son histoire.

A l’heure de la mort, Goriot entrevoit tout ce que son amour avait de dérisoire. Ses filles vont-elles venir ? Elles ne viendront pas et il ne se fait plus d’illusion sur le sujet. Et si elles venaient cependant ? Goriot, mourant se débat avec son mensonge, maudit, et supplie. La dernière image qui nous reste de lui n’est pas celle d’un père, mais celles d’un vieil homme ravagé par tous les tumultes de la plus vaine des passions.

Source bibliographique

Dictionnaire des Personnages  de Laffont-Bompiani (Editions Robert Laffont)
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions larousse)
Kléber Haedens  Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970

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