« Mes forêts » d’Hélène Dorion 

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Présentation de « Mes forêts »

« Mes forêts » d’Hélène Dorion est un recueil de poésies publié en 2021 .

Ce recueil explore les thèmes de la nature, de la vie quotidienne et de la relation entre l’autrice et l’environnement. C’est aussi une promenade dans les forêts tant réelles qu’imaginaires.

Le recueil contient quatre groupes de poèmes. Mais cinq poèmes commençant par « Mes forêts sont … » structurent le recueil en lui donnant son titre, alternant avec les quatre sections qui apparaissent comme autant de variations sur le thème des forêts : « L’écorce incertaine », « Une chute de galets », « L’onde du chaos » et « Le bruissement du temps ».

« Mes forêts » est composé de poèmes se déroulant dans des décors forestiers, offrant des méditations sur la croissance, la transformation et la coexistence. Les forêts deviennent un lieu de réflexion et d’introspection, où la poétesse examine les cycles de la vie, les saisons et la fragilité de l’équilibre écologique. Ce décor est propice à la marche la promeneuse qui observe en détail ce qui constitue son environnement et donne ses lignes de force au paysage.

Hélène Dorion utilise les forêts comme métaphore pour explorer la complexité de la vie, la beauté de la nature, et la relation entre l’homme et le monde qui l’entoure.

Genèse de « Mes forêts »   

Le livre Mes forêts serait issu du dialogue de Hélène Dorion avec les arbres pendant la crise du Covid, des arbres « confinés, c’est-à-dire immobiles mais en même temps en constante transformation ». Pour Hélène Dorion, écrire sur la nature s’est imposé comme une nécessité de penser le vivant différemment : « écouter, voir, bouger, comprendre le monde du vivant par l’intériorité, et transmettre cette compréhension à travers une poésie non pas militante mais engagée, en faveur d’une nature dont nous humains sommes partie prenante ».

Hélène Dorion, première autrice vivante au programme du baccalauréat

C’est la première fois qu’une autrice vivante rentre au programme du baccalauréat. Hélène Dorion rejoint le cercle très restreint des auteurs vivants dont une œuvre entière est au programme du baccalauréat. Un « immense honneur » pour la poétesse québécoise de 65 ans, fière de pouvoir être étudiée par ces millions d’élèves : « une occasion unique de transmettre ce que peut être l’expérience immédiate de la poésie, comme une expérience de langage qui nous déplace, qui nous fait voir les choses un peu différemment, dans un monde très formaté ». La poésie comme objet d’études bien sûr mais surtout et d’abord comme « une manière d’être au monde, une manière de s’habiter soi-même ».

Par le choix d’Hélène Dorion, le ministère de l’Éducation nationale explique avoir voulu « mettre à l’honneur ce lien refondé avec le vivant et la nature ». Le ministère explique aussi : « le livre d’Hélène Dorion rend compte d’une recherche, fondée sur les liens d’une extériorité (dont on sait qu’elle rejoint l’étymologie du mot « forêt ») à une intériorité – à l’intime, qui, en nous rappelant que nous sommes parties prenantes de la nature, enseigne une possible habitation poétique de la terre ».

« Mes forêts » sera au programme pendant trois ans de tous les élèves de première générale et technologique, aux côtés des œuvres de Francis Ponge et Arthur Rimbaud.

Les quatre groupes de poèmes de « Mes forêts »

Première section

La première section, intitulée « L’écorce incertaine », est réalisée sur le modèle d’une balade en forêt. Hélène Dorion utilise le motif de l’écorce, la couche extérieure protectrice des arbres, pour symboliser la fragilité et la résilience de l’existence.

Les poèmes de « L’écorce incertaine » explorent la transformation constante de la nature, tout en établissant des parallèles avec les expériences humaines. L’écorce devient une métaphore puissante pour les moments de vulnérabilité, de croissance et de renouvellement dans la vie.

Avec sa poésie délicate et évocatrice, Hélène Dorion, invite le lecteur à réfléchir sur la dualité de la vie, sur la manière dont nous pouvons être à la fois forts et vulnérables, tout comme l’écorce peut être à la fois protectrice et fragile.  

Deuxième section

La deuxième section, « Une chute de galets », se concentre sur des éléments plus abstraits, tels que « le bruit du monde » ou « l’écoulement du temps ».

Les « galets » sont aussi des éléments symboliques représentant la stabilité, l’équilibre ou même les obstacles dans la vie.

Dans « Une chute de galets », Hélène Dorion joue avec la métaphore des galets, les utilisant comme des témoins silencieux des transformations qui se déroulent dans la nature ou comme des symboles de moments marquants dans la vie.

Troisième section

« L’onde du chaos » est le titre de la troisième section, qui s’attache à alerter et mettre en garde le lecteur à propos des menaces qui pèsent sur la nature. Cette section  explore des thèmes liés à l’imprévisibilité, à la complexité et aux changements rapides dans la nature.

La poétesse y exprime les dynamiques complexes et parfois tumultueuses de la vie, tout en soulignant la beauté et la puissance inhérentes à ces changements. « L’onde du chaos » est aussi une métaphore pour les événements imprévisibles et les transitions dans la nature et dans la vie humaine.

Quatrième section

La dernière section, « Le bruissement du temps » se veut plus large en ce qu’elle entend remonter l’histoire de l’humanité.

Cette section propose un résumé de l’histoire humaine. Cela part d’une réécriture païenne de la Genèse, d’un affrontement avec la « réalité » et d’une dérive vers des nécessités de parole pour glisser vers une ère où l’art s’oppose à la haine sans pouvoir la vaincre. Cette dernière partie s’arrache à la peur comme elle peut, appelant à la signature d’un pacte entre gens et forêts via la recherche et l’exploration de « paysages intérieurs ».

Les thèmes abordés dans Mes forêts 

La nature

La nature domine l’imaginaire poétique du recueil. Les arbres des forêts en sont le motif majeur. La poétesse en observe chaque composant : tronc, feuille, branche, écorce, racine …

Le titre du recueil permet de l’ancrer dans le monde de la nature, qui est omniprésente. Elle est un espace sacré, spirituel, habité par une force qui transcende l’homme. Il s’agit aussi d’un lieu qui peut être violent, hostile, mais qui revêt une dimension paisible, réconfortante. Ce double caractère en fait sa complexité et participe à sa beauté.

Nous retrouvons cette omniprésence de la nature dans la quatrième de couverture du recueil : « Hélène Dorion vit environnée de lacs et de forêts, de fleuves et de rivages, de brumes de mémoire et de vastes estuaires où la pensée s’évase. Dans ce recueil écrit au cœur d’une forêt, elle fait entendre le chant de l’arbre, comme il existe un chant d’amour et des voix de plain-chant. « Mes forêts… », dit-elle dans un souffle qui se densifie de poème en poème. Et l’on entre à pas de loup dans une forêt de signes où l’on déchiffre la partition de la vie sur fond de ciel, sur fond de terre, sur fond de neige, de feuillages persistants et de flammes qu’emporte le vent, de bourgeons sertis dans l’écorce et de renouvellement. Un chemin d’ombres et de lumière, « qui donne sens à ce qu’on appelle humanité ».

Les animaux

Le monde animal fait son entrée progressive dans le recueil. Sont d’abord évoqués les petits animaux ( les vers et les fourmis), au sol et en silence, puis les oiseaux et enfin un monde animal plus large : lièvres, renards, coyotes, ours noirs, reptiles, poissons, insectes …

 Le temps

Plusieurs formes de temps parcourent l’ouvrage ; le cycle des saisons, les cycles de la vie et la simplicité de « l’alchimie de vivre et de mourir », le temps chronologique depuis les premiers hommes, et le temps météorologique, mettant en avant le vent et les « bourrasques » …

Hélène Dorion nous propose une forme personnifiée, vivante de la nature, qui se comporte comme un être, une entité à part entière. La nature se présente en effet ici comme le miroir de l’âme.

Quatrième de couverture du recueil « Mes forêts »   

Son nom semble la relier à une constellation, mais sa présence au monde la rend indissociable des paysages qu’elle traverse : Hélène Dorion vit environnée de lacs et de forêts, de fleuves et de rivages, de brumes de mémoire et de vastes estuaires où la pensée s’évase. Dans ce recueil écrit au cœur d’une forêt, elle fait entendre le chant de l’arbre, comme il existe un chant d’amour et des voix de plain-chant. « Mes forêts… », dit-elle dans un souffle qui se densifie de poème en poème. Et l’on entre à pas de loup dans une forêt de signes où l’on déchiffre la partition de la vie sur fond de ciel, sur fond de terre, sur fond de neige, de feuillages persistants et de flammes qu’emporte le vent, de bourgeons sertis dans l’écorce et de renouvellement. Un chemin d’ombres et de lumière, « qui donne sens à ce qu’on appelle humanité ».

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