Cosette, dans les Misérables, ou l’enfance maltraitée

Cosette est un personnage central du roman « Les Misérables » de Victor Hugo. Elle a pour parents Fantine et Tholomyès. Fantine, est une jeune fille pauvre et naïve, qui est tombée amoureuse de Tholomyès, un étudiant frivole et égoïste. Leur relation aboutit à la naissance de Cosette. Cependant, Tholomyès abandonne Fantine et Cosette, les laissant dans une situation de grande vulnérabilité.

Cosette par Emile Bayard pour le roman de Victor Hugo

Fantine souhaite retourner à Montreuil sur Mer, sa ville natale, où elle espère trouver du travail. En chemin, à Montfermeil, elle fait la connaissance d’un couple d’aubergistes, d’allure plutôt accommodante, les Thénardier. Très vite Cosette joue avec les petites filles des aubergistes. Fantine y voit là un signe du ciel et propose de leur confier quelque temps la garde de Cosette. Les aubergistes acceptent moyennant une pension. Cosette qui n’a que cinq ans se retrouve ainsi prise au piège d’un sinistre couple qui ne tarde pas à en faire sa servante. Tout le pays va désormais surnommer Cosette, « l’alouette », petite esclave en haillons, fragile et tremblante, soumise à la tyrannie de ces abominables aubergistes.

Fantine a trouvé du travail dans les ateliers de M. Madeleine (nom d’emprunt de Jean Valjean). Mais sa beauté suscite la jalousie de ses collègues qui commencent à l’épier. Elles découvrent que la jeune femme a un enfant naturel, ce qui lui vaut d’être renvoyée par la surveillante. Elle éprouve alors du mépris pour M. Madeleine, qu’elle imagine responsable de ce renvoi.

Pour parvenir à payer la pension de Cosette, Fantine est obligée de vendre ses cheveux blonds et aussi ses dents.

Ultime étape de sa déchéance, la prostitution. Un jour d’hiver, Fantine, malade, fait les cent pas sur le trottoir. Un jeune bourgeois, pour se distraire, lui glisse une boule de neige dans le dos. Vexée, Fantine se jette sur l’individu et le frappe. L’inspecteur Javert intervient, arrête la prostituée et lui inflige six mois de prison. M. Madeleine, ému par les malheurs de la jeune fille intervient pour la faire libérer. Lorsqu’il apprend qu’il est indirectement la cause de la déchéance de cette jeune fille, Fantine ayant été chassé de ses ateliers à son insu, il fera tout son possible pour soigner la jeune femme et lui permettre de retrouver son enfant. Il rend de fréquentes visites à Fantine, la fait signer et envoie de l’argent aux Thénardier.

Mais M. Madeleine va être arrêté par Javert dans la chambre de Fantine, qui meurt avant d’avoir revu Cosette.

Ayant retrouvé la liberté, Jean Valjean souhaite honorer la promesse qu’il avait faite à Fantine : libérer Cosette. Il arrive à Montfermeil la veille de Noël. Cosette est toujours en haillons. Alors que la petite servante se fait réprimander par La Thénardier, Jean Valjean prend sa défense. Puis la terrible mégère envoie Cosette, à la nuit tombée, chercher de l’eau à la fontaine, là-bas dans la forêt. Corvée que Cosette redoutait, d’autant que la nuit est glaciale et le seau plus grand qu’elle.

Cosette part seule dans cette nuit de Noël. Elle jette un regard devant une somptueuse poupée, exposée dans l’une des baraques dressées pour Noël. Puis elle s’enfonce dans la nuit noire. Le seau rempli, il lui faut vaincre la fatigue, la peur et le froid et se dépêcher car sa patronne a horreur d’attendre. Soudain, elle sent que le seau devient de plus en plus léger. Une grosse main s’est saisie de l’anse. Cosette se sent protégée par cet homme très fort qu’elle ne connaît pas et qui pourtant la rassure. En échangeant quelques mots avec la jeune servante, Jean Valjean reconnaît la fille de Fantine et l’aide à porter le seau jusqu’à l’auberge.

Cécile d'Aubray dans le rôle de Cosette. Photographie d'Étienne Carjat

Cécile d’Aubray dans le rôle de Cosette. Photographie d’Étienne Carjat

Il lui fait cadeau de la poupée tant admirée, indemnise les affreux aubergistes et emmène Cosette avec lui.

 Jean Valjean et Cosette se rendent à Paris où l’ancien forçat loue une maison vétuste et isolée, la masure Gorbeau. Il s’y installe avec la jeune fille qu’il protège d’un amour paternel. Quant à Cosette, elle a retrouvé sa gaieté et son insouciance. Mais bientôt Jean Valjean se sent surveillé. Le regard soupçonneux d’une vieille voisine ne laisse rien présager de bon. La vieille dame fait rentrer un nouveau locataire qui n’est autre que Javert. Le soir même, Jean Valjean décide de partir. Il s’enfuit avec Cosette dans la nuit. Javert lance une escorte de policiers et de soldats à leur trousse. Il faut toute la clairvoyance et l’agilité de l’ancien forçat pour échapper à la meute des poursuivants. Il escalade un mur, parvient à hisser Cosette et se retrouvent tous deux dans un lieu étrange. Ils y entendent des chants célestes et aperçoivent au sol des formes bizarres. Heureusement apparaît un vieil homme providentiel, Fauchelevent. Autrefois, alors qu’il était maire de Montreuil sur Mer, M. Madeleine, alias Jean Valjean, avait sauvé la vie à cet homme et lui avait trouvé un poste de jardinier dans le couvent du Petit Picpus; jardin dans lequel ils ont trouvé refuge, ce soir, par le plus grand hasard. Plein de reconnaissance, le vieil homme les accueille. Il leur apprend que ce couvent est également une institution pour jeunes filles. Il leur indique aussi, qu’exceptés le prête et le jardinier, aucun homme n’est admis dans cet établissement. Il leur offre toutefois un abri. Fauchelevent profitera de la mort d’une religieuse et de la confiance dont il bénéficie dans ce couvent pour demander la permission de faire venir son frère et la fille de celui-ci pour l’aider dans son travail. Grâce à ce subterfuge, Jean Valjean va donc pouvoir être employé comme aide-jardinier. Une nouvelle fois l’ancien forçat va changer d’identité et s’appellera désormais le frère Fauchelevent. Quant à Cosette elle devient élève dans ce couvent ; les religieuses espérant bien la convaincre d’entrer plus tard dans les ordres.

Cosette devient une belle et pure jeune fille, reflet fidèle de l’idéal romantique. Mais peut être son joli visage garde-t-il encore un souvenir de son enfance malheureuse ? Un jour elle rencontre Marius de Pontmercy au Luxembourg, et de l’échange de leurs regards, nait un grand amour. Mais il faudra bien des péripéties – entre autres que le jeune homme blessé sur la barricade de la rue de la Chanvrerie, soit sauvé par Jean Valjean – pour que Cosette devienne une heureuse jeune mariée.

Source bibliographique

  • Les Miserables de Victor Hugo ( Editions Folio) 
  • Kléber Haedens  Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970 
  • Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions Larousse)

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