Le Tour du Monde en quatre vingt jours de Jules Verne

Lien vers l’auteur

Ce roman d’aventures de Jules Verne, composé de 37 chapitres, est le dixième de la série des Voyages Extraordinaires . Il a été publié chez Hetzel, à Paris,  en janvier 1873.

Résumé du Tour du monde en quatre-vingts jours

Phileas Fogg , gentleman anglais, membre éminent du Reform club est un homme curieux, à la fois ponctuel et méticuleux.  Il parie 20 000 livres avec les membres de son club qu’il parviendra à boucler le tour de la terre en 80 jours : «  un anglais ne plaisante jamais quand il s’agit d’une chose aussi importante qu’un pari. ».

« Donc, ajouta-t-il en consultant un calendrier de poche, puisque c’est aujourd’hui mercredi 2 octobre, je devrai être de retour à Londres, dans ce salon même du Reform-Club, le samedi 21 décembre, à huit heures quarante-cinq du soir, faute de quoi les vingt mille livres déposées actuellement à mon crédit chez Baring frères vous appartiendront de fait et de droit, messieurs ».

Le soir même , accompagné de son fidèle domestique français, Passepartout, il prend le train pour Paris.

Soupçonné, à tort, d’être l’intrépide voleur de la Banque d’Angleterre, il sera également suivi tout au long de ses pérégrinations par le détective Fix qui ne parviendra cependant jamais à l’arrêter, le mandat d’amener arrivant toujours trop tard.

Les aventures mènent nos deux compères aux Indes. N’écoutant que son courage, Phileas Fogg sauve du bûcher , la princesse Aouda, la veuve d’un maharadjah, laquelle le suit dans son périple. En Amérique, Phileas Fogg doit faire face à l’attaque du Pacific Railroad . Il parvient à sauver le brave Passepartout, enlevé par les Sioux.

Le gentleman anglais aussi ingénieux que courageux, parvient à se tirer de toutes les situations. Il n’hésite pas à emprunter une multitude de moyens de transport : paquebots, train, voitures, yachts, traîneaux, et même éléphants.

Le roman se termine par un coup de théâtre : alors que Phileas Fogg croit avoir une journée de retard, il s’aperçoit qu’il a gagné vingt-quatre heures sur le calendrier en voyageant d’ouest en est. Il se rend donc à son club à l’instant précis où expire le délai de 80 jours. Financièrement , le gentleman anglais ne gagnera rien puisque le coût du voyage représente à peu près le montant de l’enjeu. Mais il aura rencontré l’amour , sous les traits de la princesse Aouda , qu’il avait sauvé du bûcher en Inde, et qui deviendra sa femme.

Début du roman

« En l’année 1872, la maison portant le numéro 7 de Saville-row, Burlington Gardens — maison dans laquelle Sheridan mourut en 1814 –, était habitée par Phileas Fogg, esq., l’un des membres les plus singuliers et les plus remarqués du Reform-Club de Londres, bien qu’il semblât prendre à tâche de ne rien faire qui pût attirer l’attention.
A l’un des plus grands orateurs qui honorent l’Angleterre, succédait donc ce Phileas Fogg, personnage énigmatique, dont on ne savait rien, sinon que c’était un fort galant homme et l’un des plus beaux gentlemen de la haute société anglaise. 
On disait qu’il ressemblait à Byron — par la tête, car il était irréprochable quant aux pieds –, mais un Byron à moustaches et à favoris, un Byron impassible, qui aurait vécu mille ans sans vieillir. 
Anglais, à coup sûr, Phileas Fogg n’était peut-être pas Londonner. On ne l’avait jamais vu ni à la Bourse, ni à la Banque, ni dans aucun des comptoirs de la Cité. Ni les bassins ni les docks de Londres n’avaient jamais reçu un navire ayant pour armateur Phileas Fogg. Ce gentleman ne figurait dans aucun comité d’administration. Son nom n’avait jamais retenti dans un collège d’avocats, ni au Temple, ni à Lincoln’s-inn, ni à Gray’s-inn. Jamais il ne plaida ni à la Cour du chancelier, ni au Banc de la Reine, ni à l’Échiquier, ni en Cour ecclésiastique. Il n’était ni industriel, ni négociant, ni marchand, ni agriculteur. Il ne faisait partie ni de l’Institution royale de la Grande-Bretagne, ni de l’Institution de Londres, ni de l’Institution des Artisans, ni de l’Institution Russell, ni de l’Institution littéraire de l’Ouest, ni de l’Institution du Droit, ni de cette Institution des Arts et des Sciences réunis, qui est placée sous le patronage direct de Sa Gracieuse Majesté. Il n’appartenait enfin à aucune des nombreuses sociétés qui pullulent dans la capitale de l’Angleterre, depuis la Société de l’Armonica jusqu’à la Société entomologique, fondée principalement dans le but de détruire les insectes nuisibles. 
Phileas Fogg était membre du Reform-Club, et voilà tout. » 

Derniers paragraphes du roman

« La porte s’ouvrit, et l’impassible gentleman parut.

« Qu’y a-t-il, Passepartout? »

« Ce qu’il y a, monsieur! Il y a que je viens d’apprendre à l’instant… »

« Quoi donc? »

« Que nous pouvions faire le tour du monde en soixante-dix-huit jours seulement. »

« Sans doute, répondit Mr. Fogg, en ne traversant pas l’Inde. Mais si je n’avais pas traversé l’Inde, je n’aurais pas sauvé Mrs. Aouda, elle ne serait pas ma femme, et…  »

Et Mr. Fogg ferma tranquillement la porte.

Ainsi donc Phileas Fogg avait gagné son pari. Il avait accompli en quatre-vingts jours ce voyage autour du monde! Il avait employé pour ce faire tous les moyens de transport, paquebots, railways, voitures, yachts, bâtiments de commerce, traîneaux, éléphant. L’excentrique gentleman avait déployé dans cette affaire ses merveilleuses qualités de sang-froid et d’exactitude. Mais après? Qu’avait-il gagné à ce déplacement?

Qu’avait-il rapporté de ce voyage?

Rien, dira-t-on? Rien, soit, si ce n’est une charmante femme, qui — quelque invraisemblable que cela puisse paraître — le rendit le plus heureux des hommes.

En vérité, ne ferait-on pas, pour moins que cela, le Tour du Monde.» 

Eugène Ionesco et Renaud Matignon évoquent Jules Verne 

« Jules Verne, dernier écrivain voyant. Ce qu’il imaginait est devenu réalité ». Eugène Ionesco, Journal en miettes , 1967

« Il avait au fond notre âge, Jules Verne, quand nous étions adolescents , et c’est le secret de cette empreinte qu’il laisse à ses lecteurs : il nous a raccompagnés de l’enfance jusqu’à la grille de l’âge adulte ; ainsi reprenons nous Jules verne comme un bateau en partance, plongeurs aux aguets qui sommes pour toujours des imminences, des départs suspendus… On ne peut pas dire que Jules Verne, aujourd’hui revienne. Il refait surface , simplement, omme ses sous marins légendaires ».

Renaud Matignon. Jules Verne : Tintin chez Zarathoustra.
Le Figaro Littéraire, 28 octobre 1991

 

le texte intégral du Tour du Monde en quatre vingt jours sur Livresse

Source bibliographique

Le Tour du Monde en  quatre-vingts jours de Jules Verne ( Folio) 
Le Robert des Grands Ecrivains de langue française
50 romans clés de la Littérature française de Jean-Claude Berton, ( Hatier)
Kléber Haedens  Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions Larousse)