Si c’est un homme de Primo Levi

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 Si c’est un homme est un récit autobiographique. Primo Levi le précise dans la préface, tous les faits qu’il relate sont véridiques : alors qu’il a 24 ans, il est fait prisonnier par la milice fasciste et déporté dans le camp de Monowitz ( Auschwitz III). Il y restera de décembre 1943 jusqu’en janvier 1945.

Préface ( page 7 et 8)

Primo Lévi a écrit cette préface en janvier 1947, pour la première édition de Si c’est un homme. Il y expose les caractéristiques du Lager à l’époque de sa déportation. Il présente également son intention : témoigner et rendre compte de l’état d’esprit qui y régnait, et ainsi proposer « une étude dépassionnée de l’âme humaine».

CHAPITRE 1 : Le voyage ( 11 à 20)

1943. Primo Lévi est un jeune juif italien de 24 ans. Il s’est engagé avec quelques amis dans la résistance contre le fascisme et le nazisme. Il est arrêté le 13 décembre 1943 avec ses camarades de la Giustizia e Libertà, par la milice fasciste . Il est d’abord interné à Fossoli, puis en tant que juif, il sera déporté, en février 1944, à Auschwitz en Pologne avec 650 autres juifs italiens.

ll raconte ce long voyage qui dure 15 jours, la promiscuité dans les wagons de marchandise, la faim et aussi la soif. Descendus du train, c’est le choc de l’arrivée dans le camp. Les « voyageurs » sont triés par sexe, âge et état de santé général.Les femmes, les enfants et les vieillards partent pour les chambres à gaz. Primo Levi fait partie des  » bons pour le travail ». Il est destiné au camp de Monowitz.

CHAPITRE 2 : Le fond ( 21 à 38)

Primo Levi évoque le trajet en camion jusqu’au camp. Les prisonniers subissent alors une séance de destruction de la personnalité : on leur enlève leurs vêtements, puis c’est la tonte des cheveux et le rasage, la douche. On leur tatoue un numéro sur le bras. Puis on leur donne une tenue de déporté.

Le narrateur décrit ensuite la structure du camp et son règlement. Il évoque les différentes catégories de prisonniers et leur condition de travail.

Durant ces 15 premiers jours passés dans le camp de Monowitz,Primo Levi montre l’horreur et la violence de ce monde impitoyable et inhumain dont larègle essentielle se résume à «Ici il n’y a pas de pourquoi. »

CHAPITRE 3 : Initiation ( 39 à 43)

Primo Levi est affecté au block 30. Il nous relate l’apprentissage de la vie au Lager . Les déportés viennent de différents pays d’Europe et il leur est difficile de communiquer entre eux. Il y évoque la première nuit dans le Block, le réveil, les problèmes d’hygiène, la distribution du pain qui devient une véritable monnaie d’échange.

C’est alors qu’apparaît Steinlauf, un détenu qui est déporté depuis plus longtemps que lui et qui va donner à Primo Levi des conseils de survie : il est important de se laver, de cirer ses chaussures, de continuer à se respecter pour rester un homme.

CHAPITRE 4 : K.B (44 à 59)

Le narrateur semble perdre la notion du temps :  » J’ai oublié depuis combien de jours nous faisons la navette« . Le travail dans l’usine estépuisant.Durant le travail, le narrateur se blesse au pied. On l’envoie au K.B ( abréviation de Krankenbau, qui signifie infirmerie). Comme il n’a pas de fièvre, on lui indique qu’il ne sera ausculté que le lendemain. L’infirmier, unpolonais, est loin de lui redonner le moral . Il lui prédit même une mort prochaine. La visite médicale, sommaire et dégradante ne se révélera qu’un simulacre d’auscultation. Il reste 20 jours au Schonungsblock (la baraque de repos) .Les autres prisonniers lui parlent de chambres à gaz, de fours crématoires et de «sélections ».Un soir, deuxSS font une descente au Schonungsblock. L’un des compagnons du narrateur est «sélectionné ». Ses camarades se doutent qu’ils ne le reverront pas. Le narrateur réalise que l’absence de travail est cause de souffrance morale et de désespoir, car elle l’oblige à laisser son esprit libre vagabonder.

CHAPITRE 5 : Nos nuits ( 60 à 68)

Primo Levi sort du K.B . il est affecté au block 45. Il a la chance d’y retrouver son ami Alberto, qu’il nous dépeint. Le narrateur nous décrit ensuite les nuits de cauchemar dans les camps, ces alternances de sommeil, de veille et d’angoisse. Le narrateur évoque les rêves que font tous les détenus : celui de manger. Supplice de Tantale, ils aperçoivent des aliments mais il ne peut les manger . Le narrateur rêve également de son retour chez lui : il se voit en train de raconter à ses proches les souffrances endurées, mais personne ne semble l’écouter .

CHAPITRE 6 : Le travail ( 69 à 75)

Primo Levi fait maintenant équipe avecun Français : Resnyk. Ce nouveau compagnon de travail fait tout pour lui alléger la tâche. Le narrateur évoque une journée de travail qui ressemble à toutes les autres. On leur demande de déplacer des blocs de fonte de plusieurs tonnes : pour ce faire ils doiventporter des traverses très lourdes.Il existe un moyen d’échapper partiellement à ce rythme infernal, celui de se rendre aux latrines.Il y a ensuite la distribution de la soupe à 12H . Puis après cette courte pause, la reprise du travail.

CHAPITRE 7 : Une bonne journée ( 76 à 82)

Un titre de chapitre qui se veut optimiste, mais qui est dicté par l’ironie. C’est la fin de l’hiver. Pour la première fois depuis longtemps, le soleil brille, si bien que les détenus ont un peu moins froid. Ils ont également la chance d’avoir un supplément de soupe, que l’un d’eux a volé .

CHAPITRE 8 : En deçà du bien et du mal (82 à 92)

Clin d’œil ironique au livre de Nietzsche, Par delà le bien et le mal. Primo Levi évoque les combines, les trafics, les vols auxquels se livrent les prisonniers du camp. Il existe au sein du camp une place boursière où tout se monnaie et s’échange. Il y a également un trafic avec les civils qui travaillent à la Buna :« Le vol à la Buna est l’unique voie d’approvisionnement régulière ». Le narrateur interpelle le lecteur : le bien et le mal a-t-il encore un sens dans cet univers ?

CHAPITRE 9 : Les élus et les damnés( 93 à 107)

Primo Levi analyse la vie à l’intérieur du Lager et la nature humaine. Il constate qu’ici aussi, comme dans n’importe quel groupe humain,ils peuvent se diviser en deux catégories : les « élus » et les « damnés », les rescapés et les naufragés. Mais ici cette distinction est essentielle, car il s’agit de vie ou de mort.

CHAPITRE 10 : Examen de chimie ( 108 à 115)

Nous sommes en mai 1944, Primo Levi est interné au camp depuis trois mois. Lui et Alberto, son compagnon, sont pressentis pour faire partie du Kommando de chimie. Pour être recrutés, ils doivent passer un interrogatoire avec le docteur Pannwitz, chargé d’analyser leurs compétences. Au cours de cet examen, le narrateur constate que ses souvenirs de chimiste sont intacts et il se sent redevenir lui-même. Il lui faut pourtant supporter le regard humiliant que le docteur Pannwitz pose sur lui.

CHAPITRE 11 : Le chant d’Ulysse ( 116 à 123)

Rencontre de Jean, un jeune juif alsacien qui occupe le poste de Pikolo. Jean propose au narrateur d’aller chercher ensemble la marmite de soupe. Cette promenade est l’occasion d’une conversation chaleureuse entre les deux hommes. Jean a envie d’apprendre l’italien. Le narrateur se propose de lui donner sa première leçon. Il lui récite et lui traduit un passage de l’Enfer de Dante. Cette évocation est source d’une grande émotion . Elle est aussi pour le narrateur la preuve du pouvoir de la poésie :  » L’espace d’un instant, j’ai oublié qui je suis et où je suis« .

CHAPITRE 12 : Les événements de l’été ( 124 à 130)

Mois d’août 1944. Le narrateur et ses compagnons sont maintenant des anciens dans le camp. Ils entendent parler d’un débarquement en Normandie et d’une offensive de la Russie. Le camp subit des attaques aériennes. Le narrateur rencontre Lorenzo, un maçon italien travaillant à la Buna. Il va l’aider à survivre pendant plusieurs mois en lui donnant du pain et en lui offrant aussi de la soupe. Lorenzoest, pour le narrateur, la preuve que la bonté humaine peut subsister au milieu de la sauvagerie du camp.

CHAPITRE 13 : Octobre 1944 ( 131 à 139)

Le narrateur évoque la crainte du retour de l’hiver,synonyme de nouvelles souffrances et aussi pour les plus faibles, de mort. Les SS se lancent dans une sélection générale. Les plus faibles seront envoyés à la chambre à gaz de Birkenau.

CHAPITRE 14 : Kraus ( 140 à 144)

Novembre 1944, les détenus doivent affronter la pluie et la boue. Rencontre de Kraus, un déporté hongrois qui ne réussit pas à s’adapter au camp et que craignent les autres détenus, car ils trouvent qu’il travaille trop. Sur le chemin du retour au camp après une journée de travail, le narrateur invente pour ce détenu, qu’il ne connaît pas, un rêve : après la guerre, ils se retrouvent, vivants et le reçoit chez lui en Italie …

CHAPITRE 15 : Die drei Leute vom Labor (145 à 154)

Hiver 1944. cette phrase signifie «les trois hommes du laboratoire ». Le narrateurtravaille avec deux de ses compagnons au laboratoire de chimie et jouit de quelques privilèges accordés aux ouvriers spécialisés : vêtements et sous-vêtements neufs, rasé une fois par semaine, et surtout, il fait chaud au laboratoire, l’hiver sera moins pénible à supporter. Le narrateur dresse le bilan des survivants : sur les 96 juifs italiens de son convoi, 67 sont morts avant le mois d’octobre, 8 ont été sélectionnés pour la chambre à gaz, seuls restent 21 survivants. Mais il est à nouveau assailli par ses souvenirs. La souffrance morale est amplifiée à cause du regard méprisant des allemandes et polonaises qui travaillent avec eux au laboratoire.

CHAPITRE 16 : Le dernier ( 155 à 161)

C’est bientôt Noël. Dans la première partie de ce chapitre, Alberto et le narrateur ont réussi à se procurer une gamelle et sont ainsi devenus des privilégiés.

Mais la seconde partie du chapitre est beaucoup plus dramatique : »Le dernier » sont les dernières paroles du condamné à la pendaison :  » Camarades, je suis le dernier ! » Le narrateur et ses compagnons assistent à la pendaison en public d’un des leurs qui a tenté d’organiser une mutinerie dans le camp : Passivité et résignation devant le spectacle de la mort:  » Maintenant la honte nous accable »

CHAPITRE 17 : Histoire de dix jours ( 162 à 186)

Ce chapitre raconte les événements survenus à partir du 11 janvier 1945. Primo Levi est à l’infirmerie dans la baraque réservée aux contagieux : il a la scarlatine.C’est là qu’il rencontre Charles et Arthur, prisonniers politiques lorrains. Les russes approchent et le camp doit être évacué, seuls les malades trop faibles ne feront pas partie du convoi .Le récit raconte alors ces dix derniers jours entre le 18 et le 27 janvier,jour où l’armée rouge pénètre dans le camp.

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