Pier Paolo Pasolini est né le 5 mars 1922 à Bologne . Il est le fils ainé du couple Pasolini. Son père, Carlo Alberto Pasolini, lieutenant d’artillerie, tient ses origines d’une vieille famille noble de la Romagne, liée à l’histoire des États de l’Église. En revanche, Susanna Colussi, sa mère, est issue d’une solide famille de paysans frioulans, depuis toujours attachés à la terre, aux travaux des champs et aux récoltes.
Après des études littéraires et son mémoire, il publie à compte d’auteur son premier recueil de poèmes Poésies à Casarca écrit en dialecte frioulan. Durant la guerre, réfugié à Casarca, il apprend la mort de son frère résistant fusillé par des partisans de Tito. Il en restera marqué toute son existence. Devenu enseignant, il fonde en 1945 une revue ayant pour but de défendre la culture Frioulane. Pier Paolo Pasolini devient marxiste. Il est mis en cause dans une affaire de mœurs (détournement de mineurs) qui se révélera fausse, cependant il est mis en disponibilité et préfère quitter le Frioul. À la même période, il est aussi exclu du parti communiste. Il s’installe avec sa mère à Rome, près du pénitencier de Rebbibia découvrant le sous prolétariat romain. Après deux ans de chômage, il finit par trouver un emploi dans une école privée. La publication de son premier roman I Ragazzi en 1955 lui vaut la notoriété mais aussi le scandale, il est poursuivi pour obscénité, il participe à l’écriture de scénarios, obtient le prix Viareggio pour Les cendres de Gramsci en 1957. En 1959 paraît son deuxième roman Una vita violenta, ses textes critiques sont publiés dans la revue Officcina puis regroupés dans un livre, mais la publication de son épigramme À un pape entraîne la suspension de la parution. En 1961 il signe son premier film Accattone puis Mamma Roma en 1962 et La ricotta en 1963.
Marqué par le catholicisme de son enfance, il réalise en 1964, l’évangile selon saint Matthieu, une reconstitution de la vie du Christ. Il reçoit le prix spécial du jury au Festival de Venise et le Grand prix de l’Office catholique du cinéma. « Sa vie intérieure est marquée par une sorte de spiritualité qui cherche une foi sans la trouver (car il ne cessera de répéter « moi, qui ne suis pas croyant ») », résume René de Ceccatty, auteur de « Le Christ selon Pasolini ».
Pasolini réalisera ensuite Uccellacci e Uccellini, Théorème, Médée, Le Decameron, les Contes de Canterbury, Les mille et une nuits puis son dernier film en 1975 Salo, inspiré de Sade mais transposé à l’époque fasciste. Le film sera interdit en Italie.
Son dernier roman et scénario Pétrole est demeuré inachevé.
Les circonstances de la mort de Pasolini en 1975 demeurent obscures, on l’a retrouvé assassiné sur une plage d’Ostie. Un jeune prostitué Pino Pelosi a été inculpé. En 2005, en Italie le procès Pasolini a été réouvert suite aux nouveaux aveux de Pino Pelosi qui a révélé ce que tout le monde savait : à savoir que Pasolini est tombé dans un guet-apens, entraîné par Pino Pelosi, il aurait été battu à mort par quatre hommes de main (maffia et services secrets).
Source bibliographique : theatre-contemporain.net & terres de femmes