La Chute d’Albert Camus

Lien vers l’auteur

Ce récit d’Albert Camus a été publié à Paris chez Gallimard en 1956. Il est découpé en 6 parties non numérotées.

C’est la dernière œuvre achevée par Camus. Un an plus tard, il recevra le prix nobel de littérature. Albert Camus est mort en 1960.

Résumé de la Chute

Première journée

Jean-Baptiste Clamence aborde un compatriote dans un bar douteux d’Amsterdam, le Mexico-City. Il lui propose de lui servir d’interprète auprès du barman. Il se présente et indique qu’il est « juge-pénitent ». Nous apprendrons plus tard que cette étrange profession consiste à s’accuser soi-même afin de pouvoir ensuite être juge. Clamence raccompagne son interlocuteur. En traversant le quartier juif, il évoque les horreurs de la guerre et les crimes des nazis. Il lui parle aussi de la Hollande, terre de songe et d‘histoire,  » pays de marchands et de rêveurs « . Clamence quitte son interlocuteur devant un pont : il s’est juré de ne plus jamais franchir un pont la nuit. Il donne rendez-vous à son interlocuteur pour le lendemain.

Deuxième journée

Clamence évoque son passé. Il raconte à son interlocuteur comment, jadis avocat à Paris, il mena une brillante carrière. Il était respecté de tous et épris des nobles causes. Il était heureux. Il avait également une haute opinion de lui-même . Il se sentait au dessus des autres et du jugement du commun des mortels. En parfait accord avec lui-même et avec les autres ,  » sa vie était une fête, et il était heureux « 

Un soir d’automne, Clamence entendit, sur un pont de Paris, un rire mystérieux. Il rentre chez lui, contrarié. Lorsqu’il se regarde dans le miroir, son sourire lui semble double.

Troisième journée

Clamence continue sa confession. Ce rire sur le pont lui a ouvert les yeux sur sa vanité. Cette prise de conscience de son orgueil a été confirmé une autre fois, lorsqu’il s’en est pris violemment à un automobiliste. Il s’est rendu compte par la même occasion que ses relations avec les femmes étaient elles aussi régies par cette vanité. Puis cette remise en cause lui a permis de se rappeler que deux ou trois ans auparavant, il avait vu, un soir, une jeune femme se jeter dans la Seine. Comme paralysé par le froid, il n’a rien fait pour la sauver et a poursuivi son chemin.

Quatrième journée

La confession se poursuit dans une île du Zuyderzee. Ayant découvert sa propre duplicité, Clamence a essayé de rechercher l’amour de ses contemporains, mais il ne s’est heurté qu’à leur jugement péremptoire. Se rendant compte que tout n’était que comédie, il n‘eut alors comme objectif que de dévoiler la duplicité humaine et se mit à tout tourner en dérision . Il s’est alors ingénié à se rendre odieux pour casser l’image d’honnête homme qu’on avait de lui. Après cette période stérile, il éprouva encore plus durement la souffrance qui le hantait.

 Le même jour ( quelque temps après )

Sur le bateau qui le ramène à Amsterdam, Clamence évoque avec nostalgie la beauté et la pureté de la Grèce, puis revient à son récit. Il a essayé de trouver l’amour, mais en vain. Ecœuré , il se livra alors à la débauche, puis sombra dans le  » mal confort  » , avant d’admettre sa culpabilité et de se convaincre que tous les hommes sont coupables. Le Christ lui-même a donné l’exemple en mourrant sur la croix pour une faute , le massacre des enfants de Judée, dont il se sentait obscurément coupable.

Cinquième journée

Clamence, malade, reçoit son compagnon dans sa chambre. Il a la fièvre et est au lit. Il raconte à son interlocuteur comment, pendant la guerre, alors qu’il était prisonnier, il avait volé de l’eau à un compagnon agonisant. A présent, dans le placard de sa chambre, il a caché un tableau , les juges intègres de Van Eyck , que recherchent toutes les polices du monde. Il a l’espoir que ce recel lui vaudra un jour d’être arrêté. Il explique enfin en quoi consiste son métier de juge-pénitent : il se confesse aux autres des fautes que chacun peut avoir commises , puis il implique peu à peu son interlocuteur et pour finir, retourne le miroir afin que chacun puisse s’accuser à son tour. Il est donc d’abord pénitent, puis devient juge et se libère. Malgré sa fièvre, il souhaite se lever pour aller voir tomber la neige ; ce qu’il fait , puis se recouche. Chaque fois qu’il aborde un « client », il espère que ce sera un policier venu l’arrêter pour le recel du tableau. cette fois encore, il avait l’espoir. Mais l’inconnu abordé dans ce bar d’Amsterdam se trouve être, un avocat parisien, comme lui…

Source bibliographique

La Chute d’Albert Camus
Kléber Haedens  Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions larousse)