Aurelien de Louis Aragon

Lien vers l’auteur

Aragon a écrit ce roman pendant l’occupation entre 1942 et 1944, période durant laquelle il était contraint à la clandestinité. Ce roman a été publié en juin 1944 chez Egloff, puis en octobre 1944 chez Gallimard. Il est le quatrième du cycle Le Monde réel.

Résumé du Roman

 » La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n’aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu’il n’aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu’il avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d’Orient sans avoir l’air de se considérer dans l’obligation d’avoir du goût « .

Ainsi commence Aurélien, ce roman, qui se passe dans les années vingt, et qui décrit le grand amour que le lieutenant Aurélien Leurtillois, célibataire oisif, encore hanté par les souvenirs du front, éprouve pour une jeune provinciale, Bérénice Morel, femme mariée, venue à Paris pour quelques jours.

Aurélien Leurtillois et Edmond Barbentane sont deux trentenaires, sportifs et séducteurs, appartenant à la bourgeoisie parisienne. Ils se sont connus sur le front pendant la première guerre mondiale. C’est Edmond qui jette Aurélien dans les bras de Bérénice, sa cousine.

L’amour qu’éprouvent Aurélien et bérénice est partagé, mais non pas sans réserve de la part de Bérénice qui craint de ne pouvoir satisfaire son « goût de l’absolu » chez cet homme plutôt volage. Ils vont évoluer dans le Tout Paris du début des années vingt peuplé par des anciens combattants, des poètes, des peintres, des épicuriens, des hommes d’affaires, des soldats américains, et des femmes légères…

Cette société excentrique et insouciante semble constituer un obstacle  à cette idylle entre Aurélien et Bérénice. Ils sont, à leur insu, impliqués dans un jeu d’intrigues qui les éloigne l’un de l’autre.

Séparés pendant dix-sept ans, ils éprouvent, l’un et l’autre, une profonde nostalgie pour cet amour malheureux.

Pendant la seconde guerre mondiale, le hasard va les réunir. Lui, marié et père de deux enfants, travaille dans l’usine de son beau-frère. Elle, Bérénice, s’est engagée politiquement. Un soir, ils font une promenade en voiture. Leur véhicule est mitraillé par l’armée allemande. Bérénice, touchée, meurt contre l’épaule d’Aurélien.

Il n’y a pas d’amour heureux

Il n’y a pas d’amour heureux, l’un des grands poèmes d’Aragon aurait été composé durant l’écriture d’Aurélien. Il évoque l’atmosphère pessimiste de ce roman.

Personnages romanesques et figures réelles

Plusieurs personnages du roman sont inspirés de figures réelles de l’après-guerre : Aurélien emprunte ses traits – comme Aragon l’a indiqué lui-même – à Pierre Drieu la Rochelle, son ancien ami devenu fasciste, Bérénice a été inspirée par Denise Lévy, amour malheureux d’Aragon, qui deviendra une militante engagée. Derrière le peintre Zamora on devine Francis Picabia, et André Breton aurait prêté ses traits à Ménestrel. 

Adaptation télévisée d’Aurélien sur France 3

France 3 prépare une adaptation de ce célèbre roman d’Aragon. C’est Romane Bohringer qui incarnera l’énigmatique Bérénice et Olivier Sitruk qui campe Aurélien. Ce téléfilm est réalisé par Arnaud Sélignac, d’après un scénario d’Eric-Emmanuel Schmitt.

Aurelien Louis Aragon
Romane Bohringer et Olivier Sitruk
© France 3

Sources bibliographiques

Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty ( Editions larousse)