La Mare au Diable de George Sand

« La Mare au Diable » est un roman de George Sand. Il a été publié en 1846.

Ce court récit (95 pages) est l’un des plus célèbres « romans champêtres » de l’auteure.

La mare au diable : un étang mystérieux

La mare au diable est un étang mystérieux qui devient le lieu central du  roman : c’est en effet à cet endroit angoissant que le destin de Germain, à la recherche d’une nouvelle épouse, va se jouer.

Résumé de « La Mare au Diable »

Ce roman est composé de 3 parties : le récit proprement dit est précédé d’une « Notice » où George Sand explique ses motivations à écrire La Mare au Diable. Il est suivi d’un « Appendice » qui rend compte des noces de Germain et de Marie avec un grand luxe de détails ethnologiques, ce qui permet d’évoquer les traditions du Berry.

Germain, laboureur de 28 ans et père de trois enfants a perdu son épouse et se montre inconsolable. Il s’entretient avec son beau-père, le père Maurice. Celui-ci l’incite à se remarier. Il tente de le convaincre, que plus les années passeront, plus il lui sera difficile de se marier. Le père Maurice explique aussi à son gendre que cette solution est la plus favorable pour les finances de tous. Il a même arrangé un rendez-vous pour que Germain rencontre une veuve dont il connaît le père. Par fidélité pour son beau-père, Germain consent à honorer ce rendez-vous. Mais il n’a pas envie de se marier avec une femme qu’il n’aime pas, contrairement à Catherine qu’il a beaucoup aimé.

La mère Guillette, voisine et amie du beau-père, demande si Germain peut profiter de cette visite pour accompagner sa fille, Marie, qui doit aller aux Ormeaux afin de travailler pour un fermier. Le père Maurice accepte volontiers. Marie n’a que 16 ans et ils ont toute confiance en Germain pour que ce trajet se passe sans encombre.

Germain et Marie montent donc tous deux sur la Grise, une jument forte et pleine de vie. Le départ de Marie est douloureux. Elle pleure beaucoup tant elle est triste d’abandonner sa faible mère. En chemin, Marie et Germain discutent de leurs propres chagrins. Leurs échanges sont empreints de compassion et de respect. Sur la route, il découvrent le Petit Pierre, l’aîné de Germain, qui les attendait pour partir avec eux. Son père lui répète qu’il ne peut pas l’emmener. Marie rassure Germain et le petit garçon parvient à convaincre son père de le laisser les accompagner. Ils continuent ainsi tous trois leur chemin sur la Grise qui supporte facilement leur poids.

Ils s’arrêtent dans une auberge pour se restaurer et reprennent ensuite la route. La brume devient de plus en plus épaisse. Ils se perdent dans le bois et décident de faire une pause à proximité d’une mare.

L’ingéniosité et l’esprit d’initiative de Marie se révèlent alors. Grâce à ses suggestions, ils allument un feu, mangent une partie de la viande devant être offerte à la veuve et boivent un peu de vin que Marie a récupéré à l’auberge.

Marie s’occupe de coucher confortablement et tendrement Petit Pierre. L’enfant aime beaucoup Marie et avant de s’endormir, il affirme que s’il devait avoir une nouvelle mère il aimerait que ce soit elle. Germain est séduit par la bonté de Marie et par sa beauté. Il s’efforce de garder ses distances, car il craint de se laisser emporter par son attirance envers elle.

Ils reprennent leur conversation et Marie indique qu’elle aimerait épouser un homme de son âge, ce qui attriste Germain qui ne lui avoue pas encore ses sentiments. Le brouillard se lève  et ils reprennent leur chemin. Ils se perdent et finissent par revenir vers un point lumineux qui se trouve être leur feu. Ils s’y établissent de nouveau, ce qui ne perturbe pas vraiment le sommeil de Petit Pierre. Marie est épuisée, mais ne se plaint pas.

Germain finit par avouer à Marie son amour et indique qu’il souhaiterait l’épouser. Marie répond qu’elle a trop de respect pour la famille de son beau-père pour accepter une telle demande. On ne peut imaginer pour Germain un mariage avec une femme désargentée. Elle avoue aussi avoir peur de vieillir avec un homme plus âgé qu’elle, car elle ne pourra s’occuper de lui à un âge avancé. Germain est ravagé par sa réponse.

Au matin, ils reprennent la route. Marie prend avec elle Petit Pierre afin que Germain soit bien accueilli par la veuve. Leurs routes se séparent. Il est prévu que Germain reviendra ensuite aux Ormeaux rechercher Petit Pierre.

Mais Germain et Marie doivent tous les deux faire face à de cruelles déconvenues. Germain n’est pas le seul prétendant auprès de la veuve qui joue les coquettes. Il est celui qu’elle préfère. Germain ne veut pas participer à une compétition qu’il juge humiliante. Il prétexte qu’il doit repartir et le père de la veuve comprend qu’il n’est pas intéressé par sa fille.

Germain se rend aux Ormeaux pour retrouver Marie et Petit Pierre, mais ils n’y sont pas. Ils sont partis précipitamment pour une raison qu’on ignore. Il les recherche à différents endroits et s’inquiète, car il devine que le fermier s’est mal comporté avec Marie.

Il atteint la mare à côté de laquelle ils s’étaient reposés. Une femme qui s’y trouve lui raconte qu’on l’appelle La Mare au Diable et qu’elle est maudite, car un petit garçon y est mort il y a très longtemps.

Germain entend du bruit dans la forêt, il s’agit du fermier des Ormeaux qui recherche lui aussi la jeune fille et l’enfant. Le fermier prétend que Marie a oublié sa bourse. Germain, qui a du mal à le croire, lui propose de l’accompagner, sans dire qui il est. Ils perçoivent du bruit dans un buisson et Germain signale sa présence. Pierre et Marie sortent de leur cachette. Germain est rassuré, mais il comprend que Marie craint le fermier. Lorsque ce dernier fait des avances inconvenantes à la jeune fille, Germain le jette à terre et lui demande de s’excuser.

Germain, Marie et Petit Pierre repartent tous trois chez eux. À leur retour, le père Maurice accepte et comprend le refus de Germain d’épouser une veuve se comportant ainsi. Germain est triste pendant plusieurs mois. La mère Maurice s’en aperçoit et le sonde sur ses sentiments. Avec difficulté, Germain lui avoue qu’il aime Marie. Sa belle-mère est surprise, mais le soutient. Elle en parle à son mari pour qu’il lui donne son accord. Dès celui-ci obtenu, Germain revoit Marie, mais sans trop d’illusions. Il est persuadé qu’elle ne l’aime pas.

Germain lui demande de nouveau sa main en lui indiquant qu’il a l’accord des parents Maurice. Marie lui avoue qu’elle l’aime, ce qui le remplit de joie. Les deux amoureux se marient, comblés. Au petit matin, Germain sort pour travailler seul. Il savoure  son bonheur.

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