Nathalie Sarraute

Introduction

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« Un portrait de moi… Je n’ai jamais fait de portrait dans aucun de mes livres. C’est faux, un portrait. On construit quelque chose autour d’une apparence, on résume la vie qui est immense, complexe, incernable. Tout ce qu’on dit sur nous presque toujours nous surprend, et, généralement, c’est faux parce qu’autre chose de tout à fait opposé apparaît qui est vrai aussi. » Nathalie Sarraute

« Son œuvre est sans équivalent dans la littérature, œuvre singulière et difficile en ce qu’elle est née du souci d’exprimer ce qui ne l’avait jamais été, de mettre à jour, par et contre le langage, ce qui ne semblait pas en relever – ces infimes mouvements de l’intériorité qu’elle nomma tropismes – et de définir pour cela une forme nouvelle qui dépasse les limites traditionnelles du roman. Mais c’est une œuvre révélatrice, aussi, des interrogations et des recherches de son temps, et dont le succès et la diffusion en plus de trente langues disent assez combien de lecteurs elle a su toucher. » (Jean Favier, préface de Nathalie Sarraute, portrait d’un écrivain, exposition à la Bibliothèque Nationale de France en 1995 )

Biographie

1900 Naissance le 18 juillet, près de Moscou, de Nathalie Tcherniak dans une famille d’intellectuels juifs. Son père, Ilyanova Tcherniak, est docteur ès sciences et ingénieur en chimie. Sa mère, Pauline Chatounovski, publiera nouvelles et romans sous le pseudonyme de Vichrovski.
1902 Ses parents divorcent. La jeune Nathalie quitte la Russie et vient à Paris avec sa mère. Elles habitent dans le cinquième arrondissement. Elle va à l’école maternelle de la rue des Feuillantines. Le français est sa première langue. Chaque année, elle passe un mois avec son père, soit en Russie, soit en Suisse.
1906 Nathalie Tcherniak retourne en Russie, à Saint-Pétersbourg , avec sa mère et son nouveau mari Nicolas Boretzki.
1907 Ilyanova Tcherniak, le père de Nathalie , qui connaît des difficultés en Russie, du fait de ses opinions politiques, est contraint d’émigrer à Paris . Il va créer une usine de matières colorantes à Vanves.
1909 En février Nathalie quitte Saint-Pétersbourg pour venir à Paris chez son père, qui entre-temps s’est remarié. Elle restera à Paris chez son père et ne retournera plus en Russie avant 1936. En Août naissance d’Hélène, la demi-sœur de Nathalie.
1912 Etudes primaires à l’école communale de la rue d’Alésia. En octobre, elle rentre au lycée Fénélon et y restera jusqu’en 1918
1917 Naissance de Jacques, son demi-frère.
1918 Elle s’inscrit en Anglais à la Sorbonne.
1920 Elle obtient sa licence d’anglais à la Sorbonne. Elle s’inscrit à Oxford, en histoire de l’art.
1921 Elle part six mois à Berlin, suivre les cours de sociologie de Werner Sombart
1922 Elle s’inscrit en Licence à la faculté de droit à Paris. Elle y rencontre Raymond Sarraute juriste comme elle. Il partage ses goûts littéraires et artistiques et l’encourage à écrire.
1925 Elle épouse Raymond Sarraute. Le couple aura trois filles : Claude, Anne et Dominique. Elle travaille un an et s’inscrit en doctorat de droit
1926 Elle s’inscrit au Barreau de Paris comme stagiaire. Elle sera avocate jusqu’en 1941 et plaidera plusieurs Affaires en correctionnelle
1932 Elle commence l’écriture de Tropismes.
1939 Tropismes qui a été refusé par Gallimard et Grasset, est publié, en janvier, chez Denoël. Tropismes contient, en quelques courts textes, l’essentiel de sa vision du monde et de son entreprise littéraire. Les tropismes, explique-t-elle, sont ces  » mouvements indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de la conscience ; ils sont à l’origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver et qu’il est possible de définir « . L’art de Nathalie Sarraute consiste à inventer un langage qui puisse exprimer cet infiniment petit, en perpétuelle migration, et qui est la source secrète de notre existence.
1941 En application des lois antisémites , Nathalie Sarraute est radiée du barreau. Elle commence à travailler à son premier roman Portrait d’un inconnu.
1942 Elle part se réfugier avec ses filles à Janvry (Vallée de Chevreuse). Elle refuse de porter l’étoile jaune et est dénoncée par un commerçant du village. Elle échappe de peu à l’arrestation. Elle retourne quelque temps à Paris.
1943 Elle se réfugie à nouveau à la campagne ( à Parmain dans la Seine-et-Oise) sous le nom de Nicole Sauvage ( initiales identiques à celles de son identité réelle) . Elle se fait passer pour l’institutrice de ses filles (Claude, Anne, puis Dominique).
1944 En juillet, elle rentre à Paris.
1948 Refusé par Gallimard, Portrait d’un inconnu, préfacé par Jean-Paul Sartre, est publié chez un petit éditeur, Robert Marin. Ce roman eut peu de succès
1949 Elle achète une maison de campagne à Chérence (Seine-et-Oise). C’est là qu’elle écrira durant les week-ends et les vacances
1953 Publication chez Gallimard de Martereau.
1956 Publication de Essais sur le roman de l’Ere du soupçon (quatre articles publiés entre 1947 et 1956 dans les Temps Modernes et la NRF). Cet ensemble de textes sert de fondement au Nouveau Roman Réédition de Portrait d’un inconnu, chez Gallimard.
1957 Réédition de Tropismes aux Éditions de Minuit
1959 Elle publie le Planétarium et remporte un grand succès.
1963 Elle publie Les Fruits d’or, ce qui lui vaudra le prix international de Littérature en 1964.
1964 Publication du Silence au Mercure de France.
1966 Elle publie Le Mensonge, sa deuxième pièce.
1967 Création, en janvier, du Silence et du Mensonge au Petit-Odéon, dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault
1968 Elle publie Entre la vie et la mort qui exprime la difficile recherche d’équilibre entre « le besoin de solitude et le besoin de l’adhésion d’autrui« .
1970 Publication de Isma, ou Ce qui s’appelle rien. Cette pièce est publiée avec Le Silence et Le Mensonge chez Gallimard. Elle sera créée en 1973
1971 Ce que je cherche à faire : participation de Nathalie Sarraute à la décade de Cerisy-la-Salle sur le Nouveau Roman.
1972 Publication de Vous les entendez ? Création en février de Isma, ou Ce qui s’appelle rien à l’Espace Cardin, dans une mise en scène de Claude Régy.
1975 Création de C’est beau au Petit Théâtre d’Orsay, mise en scène de Claude Régy.
1976 Publication de Disent les imbéciles .
1978 Publication de Elle est là.
1980 Publication de L’usage de la parole. Création de Elle est là au Théâtre d’Orsay dans mise en scène de Claude Régy.
1982 Publication Pour un oui pour un non, qui est sa sixième pièce publiée chez Gallimard. Le Ministère de la Culture lui décerne le Grand Prix national des Lettres.
1983 Publication d’Enfance. Son émouvante autobiographie conquiert le grand public
1984 Création de Pour un oui pour un non à New-York.
1985 Mort de Raymond Sarraute, son mari, l’année de leur soixantième anniversaire de mariage
1986 Création de Pour un oui pour un non au théâtre du Rond-Point à Paris
1989 Publication de Tu ne t’aimes pas.
1993 Reprise du Silence et de Elle est là, dans une mise en scène de Jacques Lassalle, pour la réouverture du Théâtre du Vieux-Colombier. Publication de ses six pièces dans un volume Théâtre.
1995 Publication de Ici. Exposition à la Bibliothèque Nationale de France de Nathalie Sarraute, portrait d’un écrivain.
1996 Don ou dépôt de tous ses manuscrits à la Bibliothèque Nationale de France. Elle reçoit le Grand Prix de théâtre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques. Son œuvre entre dans La Pléiade, la prestigieuse collection de Gallimard
1997 Publication de Ouvrez
1999 Nathalie Sarraute meurt à Paris le mardi 19 octobre à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans

Oeuvres

1939 Tropismes.
1948 Portrait d’un inconnu, préfacé par Jean-Paul Sartre
1953 Martereau.
1956 Essais sur le roman de l’Ère du soupçon Réédition de Portrait d’un inconnu, chez Gallimard.
1957 Réédition de Tropismes aux Éditions de Minuit
1959 Planétarium
1963 Les Fruits d’or
1964 Le Silence
1966 Le Mensonge
1968 Entre la vie et la mort
1970 Isma, ou Ce qui s’appelle rien.
1971 Ce que je cherche à faire
1972 Vous les entendez ?
1976 Disent les imbéciles .
1978 Elle est là.
1980 L’Usage de la parole
1982 Pour un oui pour un non
1983 Enfance
1989 Tu ne t’aimes pas.
1993 Publication de ses six pièces dans un volume Théâtre
1995 Ici
1996 Œuvres complètes dans la Bibliothèque de la Pléiade.
1997 Ouvrez

Liens