La Mémoire des murs de Tatiana de Rosnay Certaines marques ne disparaissent jamais.

La Mémoire des murs de Tatiana de Rosnay paraît en mai 2008 aux Editions Héloïse d’Ormesson.

En exclusivité sur le Net, une vidéo campe le décor : les murs se souviennent …. toujours !

Le livre 

L’appartement correspondait exactement à ce que Pascaline, informaticienne de quarante ans, avait imaginé pour sa nouvelle vie de femme divorcée sans enfants. Un deux-pièces calme et clair donnant sur une rue animée.  Mais à peine installée, Pascaline commence à s’y sentir atrocement mal. Rapidement, elle apprend par une voisine qu’un drame s’est déroulé dans ces lieux. Comment vivre alors dans des murs marqués par l’horreur ? Comment continuer à dormir dans cette atmosphère oppressante ? Et pourquoi Pascaline est-elle obsédée par cette tragédie ? Lentement, sûrement, par touches infimes, cette affaire ranime chez elle une ancienne douleur, touche une fragilité secrète restée trop longtemps enfouie. Ce qui avait été scellé remonte à la surface et réclame sa part d’existence, dérangeant la vie de Pascaline selon un engrenage aussi irrationnel qu’inéluctable. Seule face à la mémoire des murs, elle devra enfin affronter son passé. Par cette histoire, Tatiana de Rosnay nous entraîne dans la spirale de l’obsession, dans ses vertiges et ses abîmes aux frontières de la folie.

Née en 1961, Tatiana de Rosnay a passé son enfance aux États-Unis et a étudié à l’université d’East Anglia en Angleterre. Elle vit depuis vingt-cinq ans à Paris. Scénariste et journaliste, elle travaille notamment pour Elle et Psychologies. Elle est l’auteur de neuf romans.

Ce roman contient déjà l’ambiance et les thèmes d’Elle s’appelait Sarah, traduit en 20 langues et actuellement en cours d’adaptation au cinéma par Gilles Paquet-Brenner (réalisateur des Jolies choses de Virginie Despentes).

Une superbe préface

Tatiana de Rosnay évoque également, dans une superbe préface, le lien impalpable entre la Mémoire des murs et Sarah : « Ce que je ne savais pas encore, c’était que Pascaline Malon et ses souffrances enfouies allait ouvrir la porte à Sarah Starzcynski et Julia Jarmond… »

Dès qu’elle eut fini La Mémoire des murs, Tatiana de Rosnay se plongea dans l’écriture de Elle s’appelait Sarah.

Vendu à plus de 120 000 exemplaires toutes éditions confondues, Elle s’appelait Sarah sortira simultanément au Livre de poche.

Le diamant noir

Un seul conseil à vous qui allez ouvrir La Mémoire des murs : Ménagez vous deux à trois heures de liberté pour vous consacrer à cette pierre précieuse ! Coupez votre portable, déconnectez vous de facebook, isolez vous ! Car vos amis ou vos proches ne comprendraient pas cette asociabilité soudaine qui vous frappe ce jour-là. Prévoyez également un peu de temps pour récupérer, car vous sortirez à bout de souffle de cette expérience.

Pascaline Malon, informaticienne de quarante ans, a décidé de donner un nouvel élan à sa vie de femme divorcée. Elle loue un deux-pièces calme et clair. Le souvenir de Fréderic, son ancien mari, est encore très présent, mais Pascaline  est une battante et semble décidée à tourner la page.

Mais très rapidement, elle ressent des ondes négatives dans cet appartement. Elle apprend qu’un crime odieux a été commis par un serial killer dans cette chambre qui est maintenant la sienne. Pascaline est traumatisée par ce drame. Elle recherche des informations sur ce tueur en série, sur Anna, la victime,  et sur toutes celles qui ont subi, ensuite,  le même sort qu’elle. Peu à peu sa vie bascule. Une blessure secrète resurgit. Pascaline n’écoute plus ceux qui souhaitent l’aider, elle se coupe progressivement du monde.

Ce roman, écrit à la première personne, nous  plonge au plus profond des secrets de cette héroïne qu’on aimerait tant protéger. Et on assiste, impuissant, à cette ronde frénetique dans laquelle Pascaline se lance à corps perdu. Les petites lumières s’éteignent les unes après les autres. N’y a-t-il d’autre issue que cette nuit noire qui progressivement l’ensevelit ?

Comme dans tous les romans de Tatiana de Rosnay, il est des scènes qui resteront à jamais gravées dans votre mémoire : ce plafond sous lequel Pascaline s’abandonne, malgré elle, à un amant qu’elle ne désire pas ; la soirée où Fréderic regarde un match de football à la télé, tandis que Pascaline préfère aller au cinéma ; cette marche autour de la prison de la santé, où l’héroïne trace une frontière invisible entre le criminel et ceux qu’elle aime .

La Mémoire des murs est un diamant noir : il est magnifique et tranchant comme le diamant; noir comme l’obsession, le viol, le crime, la folie et la mort.

A ceux qui pensaient que les murs n’ont que des oreilles, Tatiana de Rosnay démontre de la plus belle façon qui soit, qu’ils ont aussi une mémoire.

Guy Jacquemelle

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