Anna Karenine de Léon Nikolaïévitch Tolstoï

Lien vers l’auteur

Léon Tolstoï commence Anna Karénine en 1873 puis l’abandonne. Il le reprend quelques années après, et le publie en 1877.

Ce récit a été inspiré à Tolstoï par un fait divers : Le suicide d’une femme abandonnée par son amant qui était un voisin et une connaissance de Tolstoï. Cette jeune femme s’est jetée sous un train dans la petite gare de Lassenki. Tolstoï a vu son corps déchiqueté. C’est de cette image qu’est né le « destin » d’Anna Karénine.

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Keira Knightley incarne l’indomptable Anna Karénine . Jude Law sera son infortuné mari. En salle le 5 décembre 2012

Résumé du roman

Russie, 1880. Anna Karénine, est une jeune femme de la haute société de Saint-Pétersbourg. Elle est mariée à Alexis Karénine un haut fonctionnaire de l’administration impériale, un personnage austère et orgueilleux. Ils ont un garçon de huit ans, Serge.

Anna Karénine se rend à Moscou chez son frère Stiva Oblonski. En descendant du train, elle croise le comte Vronski, venu à la rencontre de sa mère. Le comte laisse passer cette très belle femme.

Anna Karénine  tombe amoureuse de Vronski, cet officier brillant, mais frivole. Ce n’est tout d’abord qu’un éclair, et la joie de retrouver son mari et son fils lui font croire que ce sera un vertige sans lendemain. Mais lors d’un voyage en train, quand Vronski la rejoint et lui déclare son amour, Anna réalise que la frayeur mêlée de bonheur qu’elle ressent à cet instant vont changer son existence. Anna lutte contre cette passion. Elle finit pourtant par s’abandonner avec un bonheur coupable au courant qui la porte vers ce jeune officier.

Puis Anna tombe enceinte. Se sentant coupable et profondément déprimée par sa faute, elle décide d’avouer son infidélité à son mari. Elle n’ose raconter à Vronski qu’elle s’est décidée à parler à son mari. L’amour qu’elle porte pour son fils lui fait songer un moment à abandonner mari et amant et à fuir avec lui. Mais une lettre de son mari, parti en voyages, en réponse à son aveu , où il ne lui demande que de respecter les apparences, la décide à rester. Mais la grossesse se déroule mal. Après avoir mis au monde une fille, Anna contracte la fièvre et risque de mourir . Elle envoie un télégramme à son mari , lui demandant de rentrer et de lui pardonner. Elle se repent et appelle la mort comme une libération pour tous. Emu par le remords de sa femme et sa mort imminente , Alexis consent à lui pardonner.

Une fois guérie, Anna qui aime toujours Vronski, refuse de le voir. Chassé par elle, celui-ci songe à se suicider. Puis quelque temps plus tard, une rencontre inopinée avec Vronski suffit à faire voler en éclats la décision d’Anna. Elle se jette dans ses bras et ils décident de fuir ensemble à l’étranger. C’est pour Anna, un moment de joie et de délivrance. Elle connaît pendant quelques semaines un bonheur insolent en visitant avec Vronski la France et l’Italie.

Puis leur relation va se détériorer lentement . De retour en Russie, Anna et Vronski vivent en marge de la société. Ils suscitent à la fois admiration et réprobation d’avoir ainsi bravé les conventions de la haute société russe. La fortune de Vronski leur permet d’avoir une existence indépendante et ils parviennent à recréer autour d’eux une micro-société , en marge du Grand Monde. Mais Anna ne supporte pas d’avoir abandonné son enfant et trahi son mari. Elle reste attachée à son fils Serge qu’elle ne voit plus et elle n’aime pas la fille née de sa liaison avec Vronski. De son côté, Vronski, abandonné par ses pairs, vit difficilement les effets de cette liaison. Ce climat pesant provoque une incompréhension réciproque qui obscurcit leur union. Anna, en proie aux plus vifs tourments, et prise dans un engrenage dont elle ne peut se délivrer, met fin à sa vie en se jetant sous un train.

L’histoire d’amour tragique d’Anna Karénine et de Vronski s’inscrit dans un vaste tableau de la société russe contemporaine.

En parallèle à leur aventure, Tolstoï brosse le portrait de deux autres couples : Kitty et Lévine, et Daria et Oblonski . Il y évoque les différentes facettes de l’émancipation de la femme, et dresse un tableau critique de la Russie de la fin du XIXe siècle : Tolstoï montre que les idées libérales et progressives de l’occident commencent à saper des structures traditionnelles apparemment intactes

C’est tout d’abord l’amour heureux qui finira par unir Kitty et Lévine.

Kitty est une belle adolescente qui à dix-huit ans fait son entre dans le monde. Lors d’un bal, la déclaration de Levine la flatte car elle lui donne de l’importance . Elle lui répond cependant par la négative car elle est amoureuse de Vronski. Ce dernier lui échappe lors de ce bal où il succombe à la fascination d’Anna. Kitty sombre alors dans la honte.

Lévine, lui, est un gentilhomme campagnard généreux et progressiste. Tout comme Tolstoï, il est assailli d’angoisses et d’interrogations sur le sens de la vie et de la mort et sur la relation des êtres humains avec l’infini…

Plusieurs mois après ce sinistre bal, Kitty rencontre à nouveau Lévine auprès duquel elle ressent alors un mélange d’effroi et de bonheur. Elle se rend compte qu’elle n’a aimé que lui. Kitty et Lévine comprennent que le passé n’a été qu’une épreuve destinée à consolider leur amour. Ils décident alors de se marier.

Cette union offre l’image d’un couple épanoui, où la douceur et la sagesse féminines permettent à l’homme de s’accomplir au sein de la nature.

Apparaît ensuite un couple plus contrasté: Oblonski, le frère d’Anna Karénine, est un jouisseur infidèle. Il témoigne une extrême indulgence à ses semblables, sans doute fondée sur le sentiment de ses propres défauts. Daria , son épouse, est, elle, soumise et résignée, mais surtout épuisée par les tâches de la vie quotidienne. Malgré son infidélité, Oblonski prodigue à sa femme plusieurs marques de tendresse réconfortantes…

À travers l’histoire de ces couples, au-delà même de l’idéal humaniste qu’il place en Lévine, Tolstoï évoque dans ce roman une double quête sans fin : celle de la recherche de l’amour et de l’exigence de vérité.

Deux des principaux personnages de ce roman – Anna et Lévine – ne se rencontrent presque pas, ils évoluent dans des espaces parallèles. Ce qui vaudra à des critiques de reprocher à Tolstoï son  » incapacité à construire le sujet  » :

« il (le roman) n’a pas d’architecture. On y voit se développer côte à côte , et se développer magnifiquement deux thèmes que rien ne réunit. Comme je me suis réjoui de voir Anna et Lévine faire connaissance ! Convenez c’est l’un des meilleurs épisodes du roman. Vous aviez là l’occasion de réunir tous les fils du récit et de lui assurer un finale harmonieux. Vous ne l’avez pas voulu, c’est votre affaire…» ;

ce à quoi Tolstoï répondra:

« Je suis fier au contraire de son architecture, les voûtes se rejoignent de telle manière qu’on ne remarque pas où est la clef… »

Premières phrases du roman

Les familles heureuses se ressemblent toutes; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. Tout était sens dessus dessous dans la maison Oblonski. Prévenue que son mari entretenait une liaison avec l’ancienne institutrice française de leurs enfants, la princesse s’était refusée net à vivre sous le même toit que lui…

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