Tartuffe de Molière

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Cette comédie en cinq actes et en vers de Molière a été créée au théâtre du Palais Royal à Paris le 5 février 1669 , et a été publiée la même année chez Pierre Ribou.

Résumé de Tartuffe

Acte I

Acte I : La vieille et atrabilaire Madame Pernelle, rangée du côté de son fils Orgon, reproche à son entourage , ses petits enfants Damis et Marianne , sa bru Elmire et le frère de celle-ci, Cléante,   ainsi qu’à Dorine, la suivante , une attitude trop mondaine , en totale contradiction avec les austères instructions de Tartuffe, un personnage pieux et respectable selon elle, un faux dévot hypocrite selon les autres, que son fils Orgon a charitablement recueilli. Madame Pernelle reproche à sa bru, Elmire, son excentricité et sa prodigalité et au frère de celle-ci, Cléante, son côté donneur de leçon. Elle considère que Damis, son petit-fils, est «  un sot » , que Marianne, sa petite-fille est perfide et  Dorine, insolente. Madame Pernelle sortie, Dorine explique à Cléante l’aveugle dévotion dont Orgon s’est pris pour Tartuffe.

Au retour d’un séjour à la campagne, Orgon ne se préoccupe que de Tartuffe, les « autres » ne l’intéressant  guère. Il avoue même sans hésiter qu’il verrait «  mourir frère, enfants, mère et femme » sans en éprouver la moindre tristesse. Emu,  il confie à Cléante le récit de sa première rencontre avec Tartuffe . Cléante essaie de le mettre en garde contre les faux dévots. En vain. Orgon indique également qu’il est très hésitant concernant le prochain mariage de Mariane,  sa fille avec Valère et quitte soudainement son beau-frère.

Acte II

Orgon révèle à Marianne, désespérée, qu’il souhaite la marier à Tartuffe. La jeune fille proteste, mais Orgon se montre intraitable et indique que sa décision est irrévocable. Dorine intervient et prend la défense de la jeune fille. Elle montre à Orgon que ce projet est insensé. Ne pouvant la faire taire, Orgon se met en colère et quitte la scène. La suivante reproche à sa jeune maîtresse son manqué de fermeté face à son père. Profondément découragée, Marianne laisse entendre qu’elle préfère mourir et se réfugie dans le désespoir. Survient  Valère, tout étonné de  la rumeur du mariage de sa bien-aimée avec Tartuffe. S’ensuit entre les deux jeunes gens le malentendu d’un dépit amoureux.  Dorine intervient pour réconcilier les deux jeunes amoureux et leur faire comprendre l’incongruité de leur querelle. Elle leur propose de tout faire pour déjouer le projet d’Orgon et de faire intervenir Cléante et Elmire, eux aussi ennemis de Tartuffe.

Acte III

Damis est furieux d’apprendre le prochain mariage de sa sœur Marianne et de Tartuffe. Il souhaite s’en expliquer avec ce dernier. Dorine, très clairvoyante, lui conseille d’attendre un peu, car elle est persuadée qu’Elmire, la femme d’Orgon, peut encore influencer Tartuffe : « Sur l’esprit de Tartuffe elle a quelque crédit; il se rend complaisant à tout ce qu’elle dit, et pourrait bien avoir douceur de cœur pour elle ». Damis se cache dans un petit cabinet et écoute la conversation entre Tartuffe et Elmire. Le dévot se montre tout d’abord scandalisé du décolleté de Dorine, mais change soudain d’attitude lorsqu’il voit paraître Elmire. Alors que celle-ci tente d’évoquer avec Tartuffe le mariage controversé, Tartuffe profite de ce tête à tête pour faire à Elmire une cour assidue et très compromettante. Elmire repousse les avances de Tartuffe. Elle s’engage aussi à ne pas révéler cet incident, à la seule condition que le faux dévot ne s’oppose pas au mariage de Valère et de Marianne. Profondément offusqué d’un tel accommodement, Damis profite de l’arrivée de son père pour sortir de sa cachette et dénoncer la perfidie de Tartuffe. L’homme de confiance d’Orgon parvient à retourner la situation à son avantage. Orgon ne peut se résoudre à croire en la culpabilité de son directeur de conscience et finit par reporter sa colère contre son fils qu’il n’hésite pas à déshériter et à chasser de sa maison. Pour montrer la confiance qu’il conserve à Tartuffe, il encourage ce dernier à fréquenter sa femme et envisage de faire donation de tous ses biens à son directeur de conscience.

Acte IV

Cléante tente en vain de mettre Tartuffe en face de ses responsabilités. Il est la cause du renvoi de Damis. Quand à l’héritage, il lui indique qu’il n’a aucune légitimité pour en bénéficier. Tartuffe reste intraitable : il n’interviendra pas pour aider Damis et il ne peut refuser cette donation. Marianne, dont le sort semble scellé, livre à son père son désespoir de se voir promise à Tartuffe. Elmire décide alors d’agir. Face à l’incrédulité et à l’aveuglement de son mari, elle lui propose de lui apporter la preuve de l’hypocrisie de son protégé. Elle demande à Orgon de se cacher sous la table afin qu’il puisse assister à une entrevue qui n’aura d’autre but que de révéler la véritable personnalité de Tartuffe. Survient alors Tartuffe qui se montre tout d’abord méfiant. Puis très vite il recommence une cour assidue auprès d’Elmire. A la fois furieux et effondré, Orgon intervient et ordonne à Tartuffe de quitter les lieux. Hélas, il est trop tard. Tartuffe rappelle à Orgon qu’il lui a fait don durant l’après midi de ses biens et que c’est lui, à présent, Tartuffe qui est le propriétaire de la maison.

Acte V

L’hypocrisie de Tartuffe est maintenant évidente aux yeux de tous. Orgon, profondément marqué par les événements, jure qu’il ne fera plus jamais confiance aux gens de bien. Madame Pernelle, incrédule, veut encore croire en l’intégrité de Tartuffe. Il faudra la venue de Monsieur Loyal, huissier de justice, chargé d’une ordonnance visant à faire évacuer les lieux par Orgon et sa famille, pour qu’elle confesse son erreur et son aveuglement. Cléante espère qu’il exisste encore un moyen de contrecarrer les noirs desseins de Tartuffe. Mais nouveau coup de théâtre. On apprend par Valère que Tartuffe s’est servi de la cassette que lui avait remis Orgon pour le dénoncer au roi comme complice des frondeurs. Il lui faut fuir de toute urgence, s’il ne veut pas qu’on l’arrête. Trop tard. Arrivent Tartuffe et un commissaire de police. Mais dernier coup de théâtre. L’affaire est parvenue aux oreilles du prince. Celui-ci se souvenant de la loyauté d’Orgon durant la Fronde, décide de lui rendre tous ses biens et fait emprisonner Tartuffe, déjà connu pour de précédentes escroqueries. Toute la famille respire et loue la bonté du Monarque. On va pouvoir enfin célébrer le mariage de Valère et de Mariane.

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Source bibliographique

Molière , Fernand Egéa , Balises ( Editions Nathan)
Tartuffe,
Jean-Benoit Hutier, Profil d’une oeuvre ( Editions Hatier)
Le Robert des Grands Ecrivains de langue française
50 romans clés de la Littérature française de Jean-Claude Berton, ( Hatier)
Kléber Haedens  Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions Larousse)