Le Procès de Franz Kafka

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Description du texte

Le Procès est un roman très moderne qui s’inscrit dans la ligne de penser des auteurs du XXe siècle. Les situations sont impossibles, les personnages irréels. Personne ne pourrait croire à la plausibilité de cette histoire, pourtant on la met en relation avec notre vie. À sa mort, Kafka a demandé à Max Brod de brûler ses documents, mais celui-ci ne l’écoute pas, et avec les chapitres achevés du Procès, il réussit à reconstituer le roman.

Résumé

Sans aucune raison, Joseph K. est arrêté chez sa logeuse. Pendant un certain temps, K. mène sa vie normalement malgré cela, jusqu’à ce qu’il soit convoqué pour un interogatoire. K. suit alors les conseils de son oncle et prend un avocat et entretient une liaison érotique avec l’infirmière de celui-ci. K. abandonne ensuite son avocat et essaye de faire avancer son procès insolite. Il n’est jamais libéré de l’accusation, dont il ne connaît pas le motif d’ailleurs, et un an après, il continue à vivre avec sa honte.

Problématiques soulevées et pistes d’analyse

  1. Il existe un parallèle entre K. et Kafka. Bien sûr l’un n’est pas l’autre, par contre, il est évident que Kafka s’est inspiré de situations de sa vie pour créer son personnage de K. Tout comme l’auteur, K. vit des difficultés avec les femmes et est aux prises avec la Loi (l’un est avocat, l’autre est poursuivi). J’insiste sur le fait que l’un n’est pas l’autre, mais les parallèles qui existent entre les deux méritent une observation.
  2. La solitude : K. cherche la vérité. Pour ce faire, il cherche de l’aide auprès des femmes (Mlle Bürstner, Mme Grubach, la laveuse, Leni), mais elle ne l’aident pas. Les hommes non plus ne l’aident pas. La justice le laisse tomber, et K. ne peut pas plus s’accrocher à l’art (le peintre) ou à la religion (le prêtre), rien ni personne ne lui apporte de réponses. Kafka démontre réellement la solitude et ses effets, et dit ainsi que l’homme n’est pas fait pour vivre seul.
  3. La Loi et le pouvoir : Il y a un renversement de l’odre du pouvoir dans l’histoire. Au début, K. est celui qui commande, mais plus le récit avance, plus il est celui qui se fait commandé. De plus, les hommes de loi sont petits et habitent dans des endroits sales. Cela démontre bien que peu importe notre place dans la société, on est jamais à l’abri de la loi des hommes. De plus, K. est sans cesse en contradiction avec lui-même. Il repousse la Loi, mais s’y pli en même temps.
  4. Les lieux : Plus les lieux sont petits, moins K. se sent coupable. On peut voir en cela une métaphore avec la conscience. K. sait qu’il est coupable, mais c’est seulement quand il est seul avec ses pensées (petits endroits) qu’il le sait, comme dans le cabinet à débarras ou l’atelier du peintre.

Finalement, la Loi dans le Procès, c’est la vie. On ne la comprend jamais vraiment, mais on doit tenter de la compendre seul. Et si on la repousse, elle revient toujours nous  » hanter « .

Emilie Hoang,
étudiante à l’Université de Montréal

Source bibliographique

KAFKA, Franz. Le Procès, préface de Claude David, Paris, Gallimard, coll. Folio classique, 1987, 378p.