Thomas Pynchon (né en 1937)

Né aux États-Unis en 1937, Thomas Pynchon, écrivain discret et secret, à l’anonymat obstiné depuis toujours, est l’auteur d’une œuvre prodigieusement inventive et foisonnante.

Il est l’auteur d’une dizaine de romans dont V. (1961), L’Arc-en-ciel de la gravité (1973),  Vineland (1990) , Mason & Dixon (1997) , Contre-jour (2006) et plus récemment Fonds perdus (2014).

V. (1961)

V. est une lettre mystérieuse qui apparaît ici et là dans le journal intime laissé par Stanley Stencil, disparu en 1919. En 1945, son fils Herbert va chercher ce qui se cache derrière cette initiale. Très vite, V. va se révéler être une énigme aux nombreuses significations, une figure féminine aux multiples visages – Victoria, une anglaise violée au Caire ; Véra, une danseuse allemande pré-nazie dans le Sud-Ouest africain ; Véronique, un rat femelle des égoûts de New York ; ou encore une lesbienne du boulevard de Clichy – mais aussi un pays appelé Vheissu, qui inquiète beaucoup les services secrets…

Premier roman de Thomas Pynchon, récit extravagant, débridé, à l’imagination débordante, V. a connu un succès immédiat dès sa parution au début des années 60 et a placé son auteur parmi les très grands de la littérature américaine contemporaine.

Mason & Dixon (1997)

1786, à Philadelphie. En visite chez sa sœur, le. Révérend Cherrycoke entreprend de raconter à ses neveux les aventures de deux astronomes anglais, Charles Mason et Jeremiah Dixon qui, vingt-cinq ans plus tôt, avaient été chargés par la Royal Society d’observer, au Cap, le passage de Vénus, avant de se retrouver embarqués, à partir de 1763, dans une incroyable odyssée au cœur de l’Amérique du Nord, où ils ont pour mission de tracer d’est en ouest une ligne absolument rectiligne de huit mètres de large, qui devra séparer le Maryland et la Pennsylvanie, et ce à la demande de Lord Baltimore et de Thomas Penn, les héritiers respectifs de ces deux provinces.

Les deux compères – le mélancolique Mason et le sanguin Dixon, le veuf inconsolable et le coureur de jupons – ne savent pas, bien sûr, que cette ligne portera un jour leurs noms et symbolisera plus tard la funeste frontière entre les Etats de l’Union et le Sud pro-esclavagiste.

Epiés par des conspirateurs de tous bords, surveillés par les Indiens ou traqués par l’énigmatique jésuite Zarpazo – le «loup de jésus» ! -, Mason et Dixon vont fréquenter aussi bien George Washington, Benjamin Franklin et Samuel Johnson qu’un homme-castor, un Chinois féru de feng shui, un canard mécanique amoureux d’un cuisinier français, un golem des bois et quelques bizarres croisés…

Thomas Pynchon signe là une véritable épopée drôlatique, tourmentée et prodigieusement inventive, truffée de majuscules en hommage à la littérature anglaise du XVIIIe siècle et baignée par cette étrange brume érotique qui envahit le ciel quand Vénus l’éclaire de sa lueur.

Mason & Dixon a été salué à sa sortie comme l’un des sommets du roman contemporain.

Contre-jour (2006)

Avec ce roman planétaire et foisonnant qui débute par l’Exposition universelle de Chicago, en 1893, pour s’achever au lendemain de la Première Guerre mondiale, à Paris, Pynchon réussit son œuvre la plus ambitieuse et la plus émouvante. S’attachant à dépeindre aussi bien les luttes anarchistes dans l’Ouest américain que la Venise du tournant du siècle, les enjeux ferroviaires d’une Europe sur le point de basculer dans un conflit généralisé, les mystères de l’Orient mythique ou les frasques de la révolution mexicaine, l’auteur déploie une galerie de personnages de roman-feuilleton en perpétuelle expansion – jeunes aéronautes, espions fourbes, savants fous, prestidigitateurs, amateurs de drogue, etc. –, tous embringués dans des mésaventures dignes des Marx Brothers.

Au cœur du livre, la famille Traverse : Webb, mineur et as de la dynamite, exécuté sur ordre du ploutocrate Scarsdale Vibe ; ses enfants, tous hantés par la mort de leur père, certains bien décidés à le venger, d’autres déjà avalés par les contradictions du siècle naissant. Et gravitant autour d’eux, tels des astres égarés, quelques figures hautes en couleur, qui toutes ont un compte à régler avec le pouvoir. Veillant sur ce  » petit monde « , quelque part dans les airs : les Casse-Cou, bande de joyeux aéronautes qui, avec le lecteur, suivent non sans inquiétude la lente montée des périls.

Empruntant avec jubilation à tous les genres – fantastique, espionnage, aventure, western, gaudriole –, rythmé par des incursions dans des temps et des mondes parallèles, écrit dans une langue tour à tour drolatique et poignante, savante et gourmande, Contre-jour s’impose comme une épopée toute tendue vers la grâce.

Source bibliographique :  editionspoints.com & Fnac.com

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