Giuseppe Tomasi di Lampedusa (1896-1957)

Giuseppe Tomasi, prince de Lampedusa, est né à Palerme (Sicile), le 23 décembre 1896.Il est issu d’une famille sicilienne de vieille noblesse. Il est le fils de Giulio Maria Tomasi et de Beatrice Mastrogiovanni Tasca di Cuto.

Lampedusa grandit dans un milieu aristocratique en déclin. Son éducation se fait principalement à domicile, sous la tutelle de précepteurs et de sa mère, qui lui transmet son amour pour la littérature. Durant la Première Guerre mondiale, il sert dans l’armée italienne. Après la guerre, il voyage en Europe, notamment en Angleterre, où il développe une passion pour la littérature anglaise.

Ill demeure dans l’armée après la fin des hostilités, mais en démissionne en 1925, probablement par antifascisme, et mène par la suite la vie oisive des riches, entrecoupée par des voyages et des séjours à l’étranger, rédigeant de temps à autre quelques récits ou souvenirs d’enfance réunis dans Racconti. Ce recueil, en partie autobiographique, contient aussi les premiers chapitres des mémoires de l’auteur, intitulées Les Lieux de mon enfance, ainsi que le premier chapitre de La Journée d’un métayer, considéré comme la suite du Guépard — ces pages paraîtront, en 1961, après la mort de Lampedusa, et seront traduites en français sous le titre Le Professeur et la Sirène.

Plusieurs textes tirés de ses conférences littéraires, notamment sur des auteurs comme William Shakespeare, Lord Byron, Gustave Flaubert et Stendhal, paraîtront également après sa mort.

En 1932, Lampedusa épouse la psychanalyste lettone Alexandra von Wolff-Stomersee, fille d’une cantatrice et d’un aristocrate letton d’origine allemande , également connue sous le nom de Licy. Le couple s’installe à Palerme et mène une vie mondaine mais discrète.

Deux ans plus tard, son père meurt et il hérite du titre et des domaines familiaux. La Seconde Guerre mondiale bouleverse leur existence : Lampedusa est brièvement emprisonné par les fascistes et sa résidence palermitaine est détruite lors des bombardements. Ces expériences renforcent sa nostalgie pour un passé révolu.

Giuseppe Tomasi di Lampedusa compose entre 1954 et 1956 son ouvrage majeur, Le Guépard, qui ne paraîtra qu’au lendemain de sa mort, en 1958, dans une version éditée par Giorgio Bassani, lui-même écrivain des plus distingués et auteur notamment du Jardin des Finzi-Contini. Le roman, récompensé par le prix Strega en 1959, obtient aussitôt, en Italie et à l’étranger, un succès important qu’étendra et prolongera en 1963 le très beau film de Luchino Visconti avec Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale dans les principaux rôles, Palme d’or au festival de Cannes 1963.

Le Guépard retrace, vues du côté de l’aristocratie sicilienne, la fin du royaume des Deux-Siciles en 1859 et, au cours des décennies suivantes, la montée d’une classe nouvelle, la bourgeoisie. La fin mélancolique d’une époque donc, vue à travers un protagoniste pour lequel l’auteur s’est inspiré de la figure de son arrière-grand-père : en fait, ce protagoniste est plutôt le truchement direct des sentiments de l’auteur, qui se décrit, à table, au bal, à la chasse, etc. Le livre est d’une grande beauté, par l’ampleur de la vision romanesque ainsi que par la qualité du style.

Giuseppe Tomasi di Lampedusa est mort d’un cancer du poumon à Rome le 23 juillet 1957, à l’âge de 60 ans.

Source bibliographique : République des Lettres, lepetitlitteraire.fr & France Culture

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