Biographie de Georges Feydeau (1862-1921)
1862 | 8 décembre : Georges Feydeau naît à Paris. Il est le fils du romancier Ernest Feydeau (1821-1873) et de Léocadie Bogaslawa Zelewska. On le dit en fait le fils de Napoléon III ou du Duc de Morny. |
1869 | Il compose sa première pièce. |
1870 | Pendant la guerre de 1870, les Feydeau trouvent refuge à Boulogne-sur-Mer. |
1871 | Mai, Rentrée à Paris mi-mars, les Feydeau partent pour Hombourg (Allemagne). Revenu à Paris, Feydeau, qui n'a reçu que des leçons particulières, devient interne au collège Chaptal en octobre. |
1872 | Interne au lycée Saint-Louis, il écrit toujours des pièces, encouragé par Henri Meilhac. |
1873 | 29 octobre : décès d'Ernest Feydeau, qui est inhumé au cimetière Montmartre. Composition d'Eglantine d'Amboise, pièce historique dont l'intrigue se déroule sous Louis XIII. |
1876 | Léocadie Feydeau se remarie avec le chroniqueur Henry Fouquier, dont elle aura une fille, Henriette. Feydeau fonde avec un condisciple le Cercle des Castagnettes, destiné à donner des concerts et des représentations théâtrales. |
1879 | 1er novembre : spectacle donné par le Cercle des Castagnettes. Feydeau interprète Molière, Labiche et récite deux monologues devant un public d'amateurs de théâtre, d'amis et de quelques critiques. |
1880 | 2 janvier :lors d'une autre soirée du cercle, Feydeau exécute un numéro d'imitations très apprécié. 9 février. Autre séance du Cercle où Feydeau joue le rôle de Sautenoge dans Les Fraises, un acte d'André Theuriet, et celui de Jean dans Les Trois Sommations, un acte de Louis Besson. 2 avril.Séance du Cercle. Une élève du Conservatoire dit La Petite Révoltée, monologue de Feydeau, qui sera récité dans quelques salons. |
1881 | 8 janvier. Feydeau récite Ma pièce, monologue (texte perdu) à la matinée artistique du Cercle de l'Obole. Il y imite les acteurs à la mode devant François Coppée et Francisque Sarcey qui apprécient son talent. Auteur et comédien, Feydeau se produit dans différents cercles où il rencontre des élèves du Conservatoire, des auteurs débutants ou confirmés (Dumas fils par exemple) et des critiques dramatiques. |
1882 | Succès de Par la fenêtre, pièce en un acte, créée le 1er juin par Feydeau. Celui-ci écrit plusieurs monologues, dits par Galipaux, Coquelin cadet et Saint-Germain (Le Mouchoir, Un coup de tête. Un monsieur qui n'aime pas les monologues, Trop vieux, J'ai mal aux dents...). |
1883 | Amour et piano, pièce en un acte représentée par le Cercle de l'Obole à l'Athénée-Comique le 28 janvier, et très bien reçue par la critique. Gibier de potence, comédie-bouffe en un acte, créée au Cercle des Arts intimes le 1er juin, où Feydeau joue lui-même le rôle titre. Autres monologues dits par Coquelin cadet (Le Potache et Patte en l'air) et par Judic (Aux antipodes, Le Petit Ménage). 12 novembre.Feydeau est incorporé au 74e régiment d'infanterie de ligne, en garnison à Rouen puis à Versailles jusqu'en 1884. Caporal puis sergent, il écrit Tailleur pour dames, sa première grande pièce. |
1884 | Nouveaux monologues écrits respectivement pour Coquelin cadet et pour Galipaux : Les Célèbres et Le Volontaire. Feydeau devient secrétaire général du théâtre de la Renaissance (dir. Fernand Samuel). |
1885 | Gibier de Potence, comédie en un acte, représentée pour la première fois en public au Concert Parisien le 20 février. Entre mars et début mars 1886, Feydeau tient la rubrique « Courrier des théâtres » au XIXe siècle, journal dirigé par son beau-père, Henry Fouquier. Les Réformes, Le Colis et Le Billet de mille, monologues dits par Coquelin cadet par Saint-Germain. |
1886 | Rencontre Claude Debussy et le vaudevilliste Léon Gandillot. Fiancés en herbe, « comédie enfantine » en un acte, créée le 29 mars à la salle Kriegelstein. Coquelin cadet crée deux nouveaux monologues : L'Homme intègre et L'Homme économe. Feydeau renonce à ses fonctions au théâtre de la Renaissance. 17 décembre. Succès de Tailleur pour dames, comédie en trois actes créée au Théâtre de la Renaissance. |
1887 | Rencontre Maurice Desvallières, futur collaborateur, chez le peintre Carolus-Duran. Création du monologue, Les Enfants, par Coquelin aîné et de La Lycéenne, vaudeville-opérette en trois actes, musique de Gaston Serpette, au Théâtre de la Renaissance, mal accueilli. |
1888 | Echecs successifs des vaudevilles : Un bain de ménage, créé le 13 avril au théâtre de la Renaissance, de Chat en poche, créé le 19 septembre au théâtre Déjazet et des Fiancés de Loches, au théâtre Cluny le 27 septembre. |
1889 | Echec de L'Affaire Édouard, comédie-vaudeville en trois actes écrit avec Maurice Desvallières et créée au théâtre des Variétés le 12 janvier. Le 14 octobre, Feydeau épouse Marianne Carolus-Duran, fille du peintre. |
1890 | Admission de Feydeau le 14 février à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques avec Henri Meilhac et Georges Ohnet pour parrains. Echec de deux pièces écrites en collaboration avec Maurice Desvallières : C'est une femme du monde, comédie en un acte, et Le Mariage de Barillon, vaudeville en trois actes, créées le 10 mars au théâtre de la Renaissance. Avril : Création à Bruxelles de Mademoiselle Nounou, opérette en un acte, en collaboration avec Maurice Desvallières (texte du livret disparu) et de Tout à Brown-Séquard, monologue par Coquelin cadet. Naissance le 18 novembre de Germaine, premier enfant de Feydeau. |
1891 | Madame Sganarelle, saynète-monologue, créée le 31 août au casino de Spa (Belgique). Spéculations boursières désastreuses et situation financière déplorable. |
1892 | Naissance le 16 avril de Jacques, second enfant. Grand succès de Monsieur chasse !, comédie en trois actes, créée le 23 avrilau Palais-Royal, puis le 5 novembre au théâtre des Nouveautés de Champignol malgré lui, pièce en trois actes, écrite avec Maurice Desvallières. Création du Système Ribadier, comédie en trois actes en collaboration avec Maurice Hennequin, le 30 novembreau Théâtre du Palais-Royal. |
1893 | Feydeau joue dans le salon de Mme de Caillavet. |
1894 | Succès le 9 janvier d'Un fil à la patte, comédie en trois actes, crée au Théâtre du Palais-Royal. Le lendemain, Feydeau est nommé chevalier de la Légion d'honneur grâce à Dumas fils. Créations en février de Notre futur, pièce en un acte, à la salle de Géographie, et du Ruban, comédie en trois actes de Feydeau et Desvallières à l'Odéon, mal accueillies par la critique. Succèsde L'Hôtel du Libre Échange, pièce en trois actes écrite avec Maurice Desvallières, créée le 5 décembre au théâtre des Nouveautés. |
1896 | Première du Dindon, pièce en trois actes, créée le 8 février au Palais-Royal. Création des Pavés de l'ours, comédie en un acte, le 26 septembreau Théâtre Montansier de Versailles. |
1897 | Création fin mars de Séance de nuit, comédie en un acte, au théâtre du Palais-Royal et fin avril de Dormez, je le veux !, comédie en un acte, au théâtre de l'Eldorado. La Dame de chez Maxim est reçue aux Nouveautés. |
1898 | Vif succès remporté par Feydeau, Robert de Flers et Mme Gaston de Caillavet qui interprètent chez Mme de Caillavet, le second acte d'Amants (pièce en quatre actes de Maurice Donnay, créée le 5 novembre 1895 au Théâtre de la Renaissance). Anatole France leur confie sa première pièce, Au petit bonheur, qui sera jouée au même endroit le 2 juin 1898. La Bulle d'amour, ballet à grand spectacle en deux actes et dix tableaux; musique de Francis Thomé, créée le 11 mai au théâtre Marigny. Coquelin cadet crée Le Juré, monologue. Fréquentant le salon de Lucien Guitry depuis plusieurs années, Feydeau y a fait la connaissance d'Alphonse Allais, Alfred Capus, Maurice Donnay, Anatole France, Forain, Jules Lemaître, Octave Mirbeau, Jules Renard et Edmond Rostand. |
1899 | Triomphe de La Dame de chez Maxim, pièce en trois actes, créée le 17 janvier au théâtre des Nouveautés. La pièce jouée toute l'année sera reprise en 1900. Armande Cassive, qui tient le rôle de la môme Crevette, deviendra l'une des interprètes favorites de l'auteur. Grâce à ce succès, l'auteur se consacre pendant deux ans à la peinture. Un monsieur qui est condamne a mort, monologue créé par Coquelin cadet. |
1900 | Naissance le 13 marsde Michel, troisième enfant de l'auteur. |
1901 | Dans une extrême gêne financière, Feydeau met en vente le 11février à l'Hôtel Drouot 136 tableaux de sa collection, ouvres de Boudin, Corot, Cézanne, Monet, Renoir Sisley, etc. Mort d'Henry Fouquier, beau-père de l'auteur, le 24 décembre. |
1902 | Echec cuisant du Billet de Joséphine, opéra-comique à grand spectacle en trois actes et quatre tableaux, écrit avec Jules Méry, musique d'Alfred Kaiser, créé le 23 février au théâtre de la Gaîté. Succès le 3 décembre de La Duchesse des Folies-Bergère, pièce en trois actes et cinq tableaux, créée au théâtre des Nouveautés. |
1903 | Seconde vente de tableaux le 4 avrilà l'Hôtel Drouot. Naissance le 30 septembrede Jean-Pierre, quatrième enfant de l'auteur. |
1904 | Succès de La main passe, pièce en quatre actes, créée le 1er mars au théâtre des Nouveautés. Mise en vente de 202 objets les 21 et 22 novembre. |
1905 | Bon accueil de L'Age d'or, pièce féerique à grand spectacle en trois actes et douze tableaux, écrite avec Maurice Desvallières et créée le 1ermai sur une musique de Louis Varney. Feydeau passe l'été à Puys, près de Dieppe, dans l'ancienne villa de Dumas fils puis fait une cure à Plombières où il écrit le premier acte du Bourgeon. Il travaillera le second acte lors d'un séjour à Villennes chez Pierre Decourcelle. |
1906 | Critique favorable du Bourgeon, comédie en trois actes, créée le 1er mars au théâtre du Vaudeville. |
1907 | Triomphede La Puce à l'oreille, pièce en trois actes, créée le 2 marsau théâtre des Nouveautés, bien que les représentations soient interrompues avec la mort de l'acteur Torin, qui interprète la rôle de Camille. |
1908 | Succès d'Occupe-toi d'Amélie, pièce en trois actes et quatre tableaux, créée le 15mars et de Feu la mère de Madame, pièce en un acte, créée le 15 novembre à la Comédie-Royale. |
1909 | En septembre, Feydeau quitte le domicile conjugal pour s'installer à l'hôtel Terminus, près de la gare Saint-Lazare. Echec du Circuit, pièce en trois actes et quatre tableaux en collaboration avec Francis de Croisset, créée le 29 octobre au théâtre des Variétés. |
1910 | Succès de On purge Bébé, pièce en un acte, créée le 12 avril au théâtre des Nouveautés. Mariage de Germaine Feydeau avec Georges Keun le 19 avril. |
1911 | Répétitions en janvier au théâtre des Nouveautés des deux premiers actes de Cent millions qui tombent, pièce qui restera inachevée. Succèsde Mais n'te promène donc pas toute nue !, comédie en un acte, créée le 25 novembre au théâtre Fémina. Léonie est en avance ou Le Mal joli, pièce en un acte, est créée le 9 décembre à la Comédie-Royale. |
1912 | Feydeau est élu vice-président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques pour 1912-1913, titre qu'il conservera en 1913-1914. |
1913 | En février, répétitions au théâtre Michel du premier acte de On va faire la cocotte, pièce en deux actes, restée inachevée. Feydeau est nommé officier de la Légion d'honneur le 5 juillet. |
1914 | Succès de Je ne trompe pas mon mari, pièce en trois actes écrite en collaboration avec René Peter, créée le 18 février au théâtre de l'Athénée. |
1916 | Hortense a dit : « Je m'en fous ! », pièce en un acte, créée le 14 janvier au théâtre du Palais-Royal. La Complainte du pauv' propriétaire, dernier monologue écrit par Feydeau. Le 6 avril, divorce de Feydeau, qui doit verser une pension à son ex-femme. Celle-ci obtient la garde des enfants. Feydeau est membre du jury du concours d'entrée au Conservatoire d'Art dramatique. |
1918 | De nouveaumembre du jury du concours d'entrée au Conservatoire d'Art dramatique. |
1919 | Premiers symptômes de la syphilis (troubles psychiques). Sicard, célèbre neurologue et médecin des Guitry, soigne Feydeau, qui a confié être le fils de Napoléon III. En octobre, Jacques et Michel Feydeau installent leur père dans une maison de santé à Rueil-Malmaison. Aggravation de la santé de Feydeau qui n'est plus en mesure de défendre ses intérêts. |
1921 | Mort de Georges Feydeau le 5 juin. Il est enterré le 8 juin au cimetière Montmartre. C'est Robert de Flers, président de la Société des auteurs, qui fait son éloge funèbre. |
Noëlle Benhamou
