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Georges Courteline (1858-1929)

" Vous avez la vérité gaie et vous êtes l’un des rares dont le rire ne déforme pas la phrase. " (Alphonse Daudet)
" Il ne doit rien à personne. Ni à Cervantès, ni à l’humour anglo-saxon, ni même au snobisme. Son génie lui est personnel. Il n’a même pas de comptes à rendre à Molière ! " (Sacha Guitry)
Georges Courteline, de son vrai nom Georges Moinaux, naît à Tours en 1858. Il est le fils de Jules Moinaux, auteur dramatique, qui lui déconseille d’embrasser la carrière littéraire. Après avoir effectué son service militaire, il devient fonctionnaire au ministère des Cultes. Il passe quatorze ans dans la fonction publique, ayant tout loisir d’observer ses collègues, avant que le succès de ses œuvres lui permette de se consacrer exclusivement à l’écriture. Ces premières expériences lui ont fourni ses principales sources d’inspiration littéraire. Dans ses premières pièces – Les Gaietés de l’escadron (1886), Lidoire (1891) – il s’amuse à tourner en dérision l’armée. Messieurs les Ronds-de-Cuir (1893) s’attaque aux employés de bureau et aux bureaucrates. Boubouroche (1893), sa célèbre nouvelle qu’André Antoine lui demande d’adapter pour son Théâtre-Libre, prend pour cible la petite bourgeoisie. Les œuvres suivantes, récits ou pièces de théâtre, sont des croquis pertinents de différents milieux, saisis sur le vif, mais sans vraie méchanceté. Un client sérieux (1896) et Les Balances (1901) visent le milieu de la justice et des tribunaux. Le commissaire est bon enfant et Le gendarme est sans pitié (1899) dénoncent la bêtise et la méchanceté des forces de l’ordre. Enfin, La Peur des coups (1894), Monsieur Badin (1897) et La Paix chez soi (1903) n’ont d’autre prétention que d’amuser en montrant les ridicules du couple. Dans son œuvre, servi par un style admirable, Courteline a donné une remarquable description des travers de son époque. Pour sa peinture des caractères, il a notamment su utiliser les dialogues dont il a fait un des ressorts essentiels de son comique. Représentants d’une classe sociale déterminée – le magistrat, le sous-officier – ou types d’individu – la bourgeoise, l’avare –, ses personnages sont tous d’une médiocrité rare et remarquable. Ils apparaissent dans des intrigues inspirées du quotidien, mais d’où surgit l’absurde. Auteur apprécié en son temps pour sa verve satirique propre à dépeindre les travers de la petite bourgeoisie, Courteline est décoré de la Légion d’honneur en 1899 et élu à l’académie Goncourt en 1926. Il meurt en 1929.
Bibliographie
A lire les études suivantes :
- Albert DUBEUX, La Curieuse Vie de Georges Courteline, Gründ, 1949.
- Emmanuel HAYMANN, Courteline, Flammarion, Grandes Biographies, 1990.
- Jean PORTAIL, Georges Courteline, l’humoriste français, Flammarion, 1928.
