Dominique Labbé a comparé les oeuvres de Molière et
Corneille. Les Impressions Nouvelles publient le 15 mai le livre où Dominique Labbé
développe ses recherches sur le sujet, "Corneille dans l'ombre de
Molière".
Dominique Labbé
CORNEILLE DANS LOMBRE DE MOLIERE
Histoire dune découverte
Les Impressions Nouvelles, Collection " Bâtons
rompus "
144 pages, 15 euros. ISBN 2-906131-65-2

Le livre
L'auteur de deux comédies aujourd'hui bien oubliées Le
Menteur et La Suite du Menteur est également celui de L'Ecole
des femmes, du Misanthrope, de Tartuffe, du Dom Juan, de L'Avare,
des Femmes savantes
Il a aussi écrit l'essentiel du Bourgeois gentilhomme
et du Malade imaginaire.
Il s'agit de Pierre Corneille et non point de Molière.
La collaboration entre les deux hommes a duré pendant plus de 15 ans.
Elle a abouti à la création de 18 pièces, dont la plupart sont des chefs d'uvre.
Corneille a ainsi réalisé la première " comédie humaine " des
Temps modernes. Molière l'a mise en scène, s'est battu pour elle et a permis qu'elle
parvienne jusqu'à nous.
Ce livre est aussi un récit vivant de longues années de recherche qui
ont amené à la solution d'une des plus passionnantes énigmes scientifiques :
comment identifier l'auteur d'un texte inconnu ou d'origine douteuse ? Il annonce
enfin la révolution que les mathématiques appliquées et l'informatique apporteront dans
les sciences humaines.
De Mitterrand à Molière : le parcours de Dominique Labbé
Le hasard a aidé Dominique Labbé quand il lui a permis de démontrer
que Corneille est l'auteur des principaux chefs d'uvre joués sous le nom de
Molière : Tartuffe, Dom Juan, le Misanthrope, l'Avare
Mais la chance ne sert que ceux qui sont préparés à la recevoir.
C'est durant l'été 1967, à l'occasion d'un "travail
d'étudiant", que Dominique Labbé a pu entrevoir la puissance des ordinateurs et
leurs applications possibles dans les sciences humaines et sociales, notamment le
traitement de la langue.
Sa thèse sur le discours communiste (à la Fondation des Sciences
Politiques de 1969 à 1975) figure parmi les premières études françaises couplant
l'informatique et la statistique appliquée au langage. Il a ensuite généralisé ces
outils au discours politique notamment François Mitterrand et Charles de
Gaulle, les déclarations gouvernementales mais aussi au vocabulaire syndical, à
la langue des affaires et, enfin, à l'ensemble de la littérature française moderne
(XVIIe - XXe siècles).
Depuis 1969, Dominique Labbé a mis au point des calculs adaptés à
l'étude de la langue et, surtout, il attache, à chaque mot, une étiquette comportant sa
graphie standardisée, sa catégorie grammaticale et son "entrée de
dictionnaire" (par ex. l'infinitif du verbe). Ces techniques d'étiquetage (ou
"lemmatisation") se sont généralisées dans le monde entier à partir des
années 1980. Mais, en France, la modélisation, comme l'étiquetage, ont été récusés
par les principaux responsables de la recherche en informatique appliquée au langage. Ces
choix condamnent probablement le français à la marginalisation dans un siècle dominé
par les industries de la langue et de l'information. Les travaux de Dominique Labbé
suggèrent qu'une autre voie aurait peut-être été possible. Sans doute est-ce pour cela
qu'ils sont passionnément discutés.
Dominique Labbé a 56 ans.
Il est diplômé de la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de
Paris, de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris (1969), docteur d'Etat en science
politique (FNSP - Paris, 1975).
Il a été : enseignant dans le secondaire (1972-1976), membre de
l'équipe de direction de la Maison de la Culture de Grenoble (1976-80), maître de
conférence et chercheur à l'Institut d'Etudes Politiques de Grenoble depuis 1980.
____________________
Publication également en mai 2003 de
:
Philippe Fumery, LES VOIES NAVIGABLES,
Sandrine Willems, LE ROMAN DANS LES
RONCES
Philippe Fumery
LES VOIES NAVIGABLES
Roman
Les Impressions Nouvelles, collection " Traverses "
96 pages, 16 x 24 cm, 13 euros
ISBN : 2-906131-62-8
Le livre
De la guerre, Paul est revenu, avec de rares voisins, comme Clément, dont la façon de
vivre linquiète.
Aujourdhui, Paul a réglé ses affaires. Manuvrer lécluse,
entretenir les berges, aider les bateliers, cette vie aux " Voies
Navigables " convient désormais à notre homme.
Paul a appris beaucoup des faiseurs dhistoires, comme
labbé Lemarre, ses oncles, des fermiers voisins. Cependant, à certaines périodes,
les histoires qui semblaient devoir rester particulières, cantonnées en un lieu,
rapportées en des jours ordinaires, sont ébranlées par lHistoire, sur une autre
échelle, et marquées de manière définitive. Elles ont passé la main. Ceux qui ont
survécu ont perdu leur faconde, le souffle est court, la voix fait peine à entendre,
leurs plaintes sont devenues sourdes.
Paul néchappe pas à la règle, mais il a su sen tirer à moindre frais.
Pour Clément, cest autre chose
Extrait
" Tous les jours, c'était remplir les
mangeoires, nettoyer, pailler, mais les bêtes bougeaient, il fallait les mener au
taureau, des génisses grossissaient, elles vêlaient, il fallait les veiller. Du matin au
soir, sous le soleil, il fallait aller aux champs, pour sarcler les betteraves, se glisser
dans les blés pour arracher la folle avoine, les chardons ; les jours de pluie, il y
avait à couper les ronces, faucarder les roseaux, épierrer, fendre du bois, mettre le
vin en bouteilles. Je commençais à connaître cette terre aussi bien qu'à la maison. Je
ne peux pas dire que je l'aimais, ni que je la détestais. En quelques saisons, j'avais
appris la taille du monde, et sa brutalité pour le même prix. C'était la guerre, j'en
étais persuadé, et je n'étais pas malheureux. Pour moi, le plus dur était passé.
Accroupi au pied d'une haie, entre deux rangs de maïs, je songeais encore au stalag, au
vent glacial qui souffla pendant trois semaines, le bois des baraquements plus froid que
marbre, le bloc congelé, les prisonniers transis, affamés, couchés sur les paillasses,
tremblants de fièvre, saisis de coliques interminables, et d'un coup ne pouvoir se
retenir, courir jusqu'à cette pièce sombre, où d'autres sont accroupis, un cloaque
immonde, l'odeur pestilentielle vous soulève le coeur, mais pas moyen de s'arrêter, les
yeux s'habituent à l'obscurité, les camarades gémissent, ils pleurent, leurs visages
sont couleur de plomb, ils pressent leurs bras sur leur ventre, c'est le sang qui coule,
mélangé à l'eau. Remonter son froc, il n'y a rien pour s'essuyer. Les bottes collent
dans la boue. Les pieds sont gelés, les doigts brûlent de l'onglée. Tout le dortoir est
devenu une infection. C'est chose aisée que d'effacer la simple humanité. "
Lauteur
Philippe Fumery est né en 1955. Il est marié, père de trois filles, et vit sur le
littoral proche de Dunkerque. Après un essai en agriculture, lauteur travaille
depuis plus de 15 ans à linsertion sociale et professionnelle des jeunes et des
adultes en difficulté.
Les voies navigables, son premier roman publié, est un texte impressionnant qui
peut faire penser à Céline, Claude Simon et surtout à Jean Rouaud.
____________________
Sandrine Willems
LE ROMAN DANS LES RONCES
ou
La légende de Charles VI, roi fou, et de sa servante
Roman
Les Impressions Nouvelles, collection " Traverses "
192 pages, 16 x 24 cm, 15 euros
ISBN 2-906131-63-6
Le livre
Au quinzième siècle, une religieuse écrit, pour que ne se perde pas
la mémoire de sa sur. Leur mère ayant succombé à sa propre naissance, ce fut
cette aînée qui l'éleva, dans la ferme où elle était servante; puis, lorsque la
petite eut dix ans, la jeune fille la laissa sur le seuil d'un couvent étant
elle-même conviée par la reine à venir réchauffer le roi mourant.
Charles, en effet, avait trop rêvé de délaisser le pouvoir, de jeter
sa fortune aux pauvres, et de devenir un saint ; tandis que son frère et la reine,
devenus amants, reprenaient son trône en main et mettaient à mort son enfant, le roi
était devenu fou. Mais alors était arrivée cette petite servante de quinze ans, qui
voulait le sauver.
Dès lors commence la traque, par une fille ivre d'amour, d'un homme
déjà vieux qui n'en veut pas. Car Charles ne veut rien recevoir, n'aspirant qu'à se
sacrifier. Il devra se faire chasser par les siens, errer dans les campagnes, et attraper
la lèpre, pour finalement reconnaître que la petite Odette, devenue lépreuse pour le
suivre, en sa passion avait atteint cet amour que, toujours en vain, il avait cherché.
Dans ce récit inspiré par l'histoire de Charles VI, sous forme de
journal intime, où s'entrelacent le quotidien d'un monastère, des souvenirs d'enfance,
et un roman d'amour, c'est toute une époque qui resurgit, dans le vif de sa pensée, ses
émois, et ses sensations les plus infimes.
Lauteur
Sandrine Willems est née en 1968 à Bruxelles. Dès son enfance, elle
interprète divers rôles au théâtre et au cinéma. Puis elle entreprend des études de
philosophie, qui sachèvent par une thèse de doctorat sur Georges Bataille. Une
licence détudes théâtrales à Strasbourg la ramène alors au théâtre par la
mise en scène. Elle réalise ensuite, pour le cinéma et la télévision, plusieurs
fictions et documentaires musicaux.
Elle est lauteur de Una Voce poco fa (éd. Autrement,
2000), récit historique donnant la parole à Maria Malibran, le célèbre chanteuse du
début du 19e siècle, et de la série de romans-miniatures Les Petits dieux
(Les Impressions Nouvelles, 2001-2002), qui fut finaliste du prix Rossel 2002. Le roman
dans les ronces est son premier véritable roman.
____________________
Le site des Impressions
Nouvelles

