Emma de Jane Austen

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Jeune femme dotée d’un esprit vif et d’une haute opinion d’elle-même, Emma ne tarde pas à devenir l’un des pivots de la vie sociale d’Highbury, petite ville de province anglaise. Volontiers manipulatrice et excellant au jeu des rencontres arrangées, elle se plonge dans l’univers émotionnel de ses contemporains, en tire les ficelles et trouve là son principal centre d’intérêt. Certes, l’aristocratie victorienne du début du XIXe siècle n’offre guère de distractions aux jeunes filles, aussi Emma se réfugie-t-elle dans ses expériences intérieures, laisse jouer son imagination et perd peu à peu la notion du réel. Cette héroïne, que Jane Austen a conçue antipathique à dessein, finira par être rattrapée par son égoïsme et ne devra son salut qu’à un amour dont elle avait sous-estimé l’importance, hautaine une fois de trop. Tout à la fois cruel et gentiment naïf, ce roman utilise le prétexte du pouvoir salvateur des sentiments amoureux pour se livrer à une étude de moeurs précise et sans complaisance.

Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot

 

Emma Jane Austen

Emma est la plus française des héroïnes de Jane Austen (1775-1817), qui, à juste titre, craignait que personne ne puisse l’aimer. Elle est en effet aussi peu anglaise qu’une jeune fille intelligente, élégante, ironique et soucieuse des formes peut se permettre d’être. Emma aime l’intrigue et ignore la passion, elle est romanesque. Mais, à la différence de Mariane ou de Catherine, héroïnes respectives de Raison et sentiments et de Northanger Abbey, elle est romanesque intellectuellement et non émotivement. Et c’est en cela qu’elle est la rivale de son auteur.