«Nous irons mieux demain» de Tatiana de Rosnay

Le nouveau roman de Tatiana de Rosnay met en scène Candice, 28 ans, jeune mère discrète et tourmentée qui est ingénieure du son dans un studio d’enregistrement de podcasts et de livres audio.

Dès la deuxième page de ce roman qu’on ne pourra plus lâcher, un grave accident de la circulation : « Le crissement des freins, le fracas de la chute, les cris d’horreur … ». Une femme se fait violemment percutée par un chauffard.

Candice se porte spontanément au secours de cette dame à moitié inconsciente, puis lui rend régulièrement visite à l’hôpital. Elle se prend progressivement d’affection pour cette quinquagénaire élégante et mystérieuse qui a pour prénom Dominique.

Cette dernière va confier à Candice les clés de son appartement et le secret qu’elle y a découvert : Un mot d’amour d’Émile Zola, coincé derrière le marbre de la cheminée, adressé sa maîtresse Jeanne Rozerot qui habitait cet appartement, 66 rue Saint-Lazare, à Paris à la fin des années 1880. Dominique va confier à Candice l’importance de l’auteur des Rougon Macquart dans sa vie et lui donner envie de découvrir son oeuvre.

La sœur et la mère de Candice voient d’un mauvais œil cette femme qui prend de plus en plus de place dans sa vie, à l’inverse de Timothée, le jeune fils que Candice élève seule, qui adore cette femme qui maintenant habite chez eux …

On retrouve dans « Nous irons mieux demain », les thèmes chers à Tatiana de Rosnay : la part secrète que chaque être humain porte en lui, les maisons et les appartements qui cachent tant de secrets et qui ont une âme, sa passion communicative pour quelques immenses écrivains (dans de précédents livres, Daphné Du Maurier ou Virginia Woolf et ici Emile Zola )

Nous découvrons aussi un autre thème important, celui des troubles du comportement alimentaire (boulimie/anorexie) dont souffre Candice et que Dominique, qui pourtant par certains comportements est mystérieuse voire inquiétante, lui apprend à domestiquer.

Dans ce très beau roman, Tatiana de Rosnay évoque avec force le sujet de l’emprise sous toutes ses formes : celui de l’entourage familial ou amical, prompt à vous juger et à vous imposer ses règles, celui de l’addiction maladive à la nourriture, celui d’une personne sur une autre … Comment s’émanciper de tous ces obstacles qui polluent notre vie et reconquérir notre liberté ?

Ce roman est aussi un vibrant hommage à Emile Zola, et plus largement, à toute la littérature.

 

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