Un secret de Philippe Grimbert

Présentation du roman

Dans ce roman autobiographique, Philippe Grimbert explore le territoire du secret, livrant, une part intime de sa propre histoire. Il y évoque la douleur de son enfance solitaire et  l’amour  scandaleux et si intense, de ses parents.


Patrick Bruel et Cécile de France
© Thierry Valletoux

Ce récit commence par cette phrase : « Fils unique, j’ai longtemps eu un frère ».

Fils unique, Philippe a toujours été persuadé qu’il avait un frère. Il mène une vie tranquille et simple, élevé par des parents, Maxime et Tania, fous amoureux l’un de l’autre. Le garçon imagine la rencontre de ces deux grands sportifs sur un stade ou au bord d’une piscine. Lui l’enfant chétif et malingre, il s’invente un frère fort et merveilleux.

Philippe grandit dans la France de l’après-guerre dans une famille trop lisse. Puis , l’année de ses quinze ans, Louise une vieille voisine va lui raconter sa véritable histoire. Elle va lui parler de ce frère fantône qu’il n’a jamais connu.

Et c’est un secret bouleversant qui va lui être révélé…

Un secret est un livre rare et subtil, sur la culpabilité et le mensonge.

Un secret faisait partie des sélections pour les prix Médicis, Femina et Goncourt 2004. Il a finalement reçu le Goncourt des lycéens 2004, celui des lectrices de Elle 2005 et le prix Wizo 2005.

« Philippe Grimbert analyse avec  justesse les drames et les blessures enfantines. Le travail d’écriture est devenu un travail de deuil. Tout en livrant sa part la plus intime, l’auteur montre jusqu’où celui qui a souffert du silence peut devenir celui qui va en délivrer les autres. Histoire intime mais aussi « Histoire » qui force à se souvenir du drame de la Seconde Guerre mondiale. La curiosité vous poussera à tourner chaque page de ce superbe roman autobiographique qui tient en haleine jusqu’à la dernière ligne. Un secret poignant, bouleversant. Un grand roman ! »

 » Aussi longtemps que possible, j’avais retardé le moment de savoir : je m’écorchais aux barbelés d’un enclos de silence.  » Ph. Grimbert


Patrick Bruel et Cécile de France
© Thierry Valletoux

Biographie de l’auteur

Philippe Grimbert est psychanalyste. Il a précédemment publié trois essais : Psychanalyse de la chanson, Pas de fumée sans Freud et Chantons sous la psy,. Il a publié son premier roman en 2001  : La Petite robe de Paul (Grasset ).Un secret est son second roman.

Claude Miller adapte  Un secret


Patrick Bruel et Cécile de France
© Thierry Valletoux

Après La Petite Lili (libre adaptation de la Mouette de Tchekhov), Claude Miller adapte l’émouvant best-seller de l’écrivain et psychanalyste Philippe Grimbert, Un secret.

Le film devrait être construit comme une saga familiale se déroulant sur plusieurs décennies, à partir des années trente. Mathieu Amalric interprète le narrateur adulte. Ses parents sont incarnés par Patrick Bruel et Cécile De France. Ludivine Sagnier , qui était déjà au casting de La Petite Lili sera Hannah, la première épouse.

Un Secret
Réalisé par: Claude Miller
d’après le roman autobiographique de  Philippe Grimbert
Avec: Patrick Bruel, Cécile De France, Ludivine Sagnier, Mathieu Amalric, Julie Depardieu, Nathalie Boutefeu, Eric Godon, Annie Grégorio, Amelia Jacob, Yves Jacques…
Sortie  le 03 Octobre 2007 


Julie Depardieu, Ludivine Sagnier & Cécile De France

Interview de Claude Miller (source : dossier de presse du film)


Claude Miller

Comment avez-vous découvert le roman de Philippe Grimbert, « Un Secret », dont le film est l’adaptation ?

Depuis notre première collaboration en 2000 pour Betty Fisher et Autres Histoires , d’après Ruth Rendell, Yves Marmion, le producteur, m’alimentait très régulièrement en romans dont il me conseillait la lecture. C’est ainsi qu’il m’a fait lire celui de Philippe Grimbert en me le recommandant chaleureusement. Dès cet instant, il ne m’a pas caché qu’UGC pourrait être intéressé par l’adaptation. J’ai donc lu très vite « Un secret » et le soir-même j’ai tenu à donner une réponse à Yves : oui, je voulais raconter au cinéma cette histoire magnifique !

Qu’est-ce qui a été pour vous l’élément déclencheur ?

Quand on parle des victimes du nazisme, on a l’impression souvent que ces gens n’étaient pas des gens comme tout le monde : qu’ils n’avaient pas vécu d’histoires d’amour, qu’ils n’avaient pas connu de passions.

Mais n’y avait-il pas des raisons plus personnelles ?

Je suis né en 1942. Il n’y a pas beaucoup de survivants dans ma famille : la plupart de mes oncles, tantes et grands-parents ne sont pas revenus des camps de concentration. Enfant puis adolescent, je fus hanté par cette histoire traumatisante et anxiogène. J’en ai conçu des peurs et des phobies. J’étais un enfant craintif mais quoi de plus normal puisque ma mère m’a porté dans la peur ? Mais, bizarrement, c’était un thème dont je n’avais parlé dans aucun de mes films précédents. Au point même que dans L’accompagnatrice, qui se déroule durant la Seconde Guerre mondiale, ce thème n’était même pas abordé.

S’agissait-il d’un sujet tabou ?

Non, mais ce n’était pas dans mes préoccupations premières de cinéaste. A l’instar de toute ma famille, j’ai toujours été un juif laïc, absolument non religieux. J’ai senti que l’adaptation du roman de Philippe Grimbert pouvait être l’occasion de rendre un hommage à ma famille et à son histoire. D’autant que nous sommes tous les deux issus du même milieu social, ni bourgeois, ni prolétaire. Nos parents étaient des petits bourgeois, commerçants et juifs ashkénazes.

Aviez-vous envie de porter par ailleurs un regard politique sur cette période ?

Plus sociologique que politique. Il existe dans le roman une dimension de cet ordre qui m’intéressait fortement. Philippe Grimbert montre très bien l’émergence dans les années 30 d’un véritable culte du corps, de la beauté physique et du sport avant même l’usage qu’en feront plus tard le pétainisme et le nazisme. Dans mon milieu juif laïc, on cultivait volontiers cette tendance : il s’agissait de lutter contre une sorte de dolorisme prétendu typiquement juif, ce que j’appelle dans le film « l’esprit oï, oï, oï ». C’est-à-dire une propension à se plaindre, à renoncer, à ne pas se fortifier pour pouvoir, le cas échéant, se défendre. Mon père, comme le personnage de Maxime dans le film, me reprochait ainsi mon indolence physique, moi qui, notamment, avais tendance à rester le nez plongé dans des livres. Il avait peur que je fasse partie des soi-disant moutons qui se seraient laissés emmener à l’abattoir sans résister. C’est donc un thème qui m’intéressait beaucoup.


Mathieu Amalric

Malgré ce goût pour l’Histoire de votre temps, vous avez tourné peu de films d’époque. Pourquoi ?

J’ai toujours peur du pittoresque, dans le cinéma en général et dans le mien en particulier. J’ai toujours une petite crainte de l’aspect poussiéreux, du côté opéra comique. J’ai peur du maquillage, des accessoires d’époque, des ambiances. Ils ne doivent pas parasiter l’émotion et troubler le spectateur. Je ne refuse donc pas les films en costumes, comme je l’ai prouvé avec L’accompagnatrice, La petite voleuse et maintenant Un secret, mais je fais très attention à ne pas me laisser envahir par l’anecdotique du passé que l’on recompose.

Pour en revenir à la préparation du film, vous avez organisé un casting de scénaristes fort peu orthodoxe. Pourquoi ?

C’est vrai que c’est une pratique peu courante. Pour deux ou trois films récents, j’avais été mon propre scénariste. J’aimais assez cette solitude d’écriture. Je me disais que le livre adapté était alors mon partenaire de travail. Mais dans le cas d’UN SECRET, j’avais envie de discuter avec un co-scénariste parce que tout était à faire cinématographiquement : le roman se présente comme un récit à la première personne, sans aucun dialogue et conçu comme une pensée en mouvement qui est la pensée de l’auteur. Autrement dit, je me trouvais face à de vrais enjeux scénaristiques d’adaptation. Tous les thèmes abordés me plaisaient, mais je savais qu’il fallait trouver une forme cinématographique originale. Je suis donc parti à la recherche d’un scénariste et j’ai demandé à cinq ou six d’entre eux, dont Natalie Carter, d’écrire un véritable premier travail d’adaptation.

Pourquoi avoir retenu celui de Nathalie Carter ?

Nous n’avions jamais collaboré auparavant, mais j’avais beaucoup apprécié l’adaptation qu’elle avait entreprise du roman de Romain Gary, « Lady L ». J’ai tout de suite senti chez elle une grande humanité et une belle empathie pour tous les personnages. Le fait qu’elle ne soit pas juive, je le dis, me semblait important pour l’écriture du scénario afin que l’on ne tombe pas dans une complaisance apitoyée. Enfin, dans cette histoire, où les femmes jouent un rôle moteur, Natalie m’apportait une part féminine indispensable. Nous étions donc sur la même longueur d’ondes et nous avons travaillé en harmonie.

Les scènes du passé en couleur, les scènes du présent en noir et blanc : pourquoi ce choix très particulier, à rebours de ce qui se fait en général?

Pour les films qui mélangent les temporalités, comme c’est le cas ici, il existe toujours la tentation de ce que j’appelle le code couleur. On décide, par exemple, que toutes les cènes d’avant-guerre seraient en sépia. Je savais que ne je pouvais pas faire l’économie de cette question stylistique pour UN SECRET, mais bizarrement je repoussais le moment d’y répondre dans les faits ! Dans ce cas-là également, j’avais aussi la peur du pittoresque ! J’ai donc tourné le film dans son intégralité en couleur et à l’époque, je n’avais absolument pas l’idée de traiter la par-tie contemporaine en noir et blanc. Ce n’est qu’au début du montage que cette idée m’est venue et que j’ai demandé ce passage au noir et blanc. Or, en agissant ainsi, j’ai inconsciemment retrouvé l’une des figures littéraires du roman : tout ce qui se déroule au présent est écrit au passé et toute l’action passée est écrite au présent ! C’est d’ailleurs Philippe Grimbert qui le premier a pointé du doigt ceparallèle et ce dialogue entre le livre et le film.

Aux corps nus des amants du film répondent ceux décharnés et martyrisés des victimes du nazisme montrés ici à travers des images d’archives. Etait-ce une volonté d’opposer ces images les unes aux autres ?

Non, pas vraiment. Ce n’est pas une volonté de jouer les unes contre les autres,mais le fait est là et il nous interpelle. L’un des films sur la Shoah qui m’a le plus impressionné, c’est LA PASSAGERE d’Andrezj Munk qui se déroule à Auschwitz. Les thématiques de la pudeur et de l’impudeur des corps sont précisément au centre de ce film très beau et très fort. Une scène de mon film, qui reprend à l’identique une scène du roman, montre des corps de déportés. Pour moi, il ne pouvait s’agir que d’images d’archives, celles précisément que l’on projetait dans les collèges et les lycées de l’après-guerre pour tenter de montrer les horreurs du nazisme. Quant aux corps des amants qui font l’amour avec passion, ils ne sont pas scandaleux si l’on se replace dans le contexte chronologique de l’histoire racontée : le couple adultère que forme les personnages incarnés par Cécile de France et Patrick Bruel ne sait rien des camps de la mort et de la Shoah. C’est notre propre regard, celui d’aujourd’hui, qui est alors en cause et non pas la réalité vécue par les protagonistes de l’époque. Ce choc des regards et des consciences, entre passé et présent, me semble particulièrement intéressant.

Pourquoi avoir accordé une telle place à la nature sous ses aspects les plus luxuriants : bois, sous-bois, eau vive, etc. ?

Je suis très sensible à la nature en effet dans les histoires d’amour et de passion. J’aime beaucoup la formule suivante et qui résume bien ma démarche : la nature s’en fout ! Pour moi, cette nature qui s’en fout, c’est au cinéma un incroyable vecteur d’émotions. Regardez les films de King Vidor ou bien encore de Terence Malick, comme LA LIGNE ROUGE ou LE NOUVEAU MONDE et vous retrouverez cette vision de l’importance de la nature face aux passions humaines que l’on décrit. J’aime le contrepoint entre la nature troublée des êtres et la splen¬deur naturelle qui, elle, décidément s’en fout !

On note un autre thème récurrent dans beaucoup de vos films et qui joue à nouveau un grand rôle ici, c’est la piscine ! Pourquoi l’omniprésence de ce lieu ?

C’est tout d’abord un lieu-clé du roman, en dehors de mon propre univers, puis¬que Tania (Cécile de France) est une ancienne championne de natation. Mais, il est vrai que cet endroit me hante parce qu’il fait partie de mes mauvais souvenirs d’enfance. Mon propre père, comme Maxime dans le livre et le film, je le répète, me voulait plus sportif que je ne l’étais vraiment. Il m’a très tôt emmené à la pis¬cine pour m’apprendre à nager. Trop tôt certainement puisque dès lors j’ai détesté la piscine. J’ai eu pour cet endroit une sorte de fascination-répulsion durant des années. J’ai ensuite nourri mes films de ces phobies enfantines et fait de la piscine un lieu anxiogène, dangereux, hostile.

Avez-vous été ému durant le tournage proprement dit ?

Oui, une fois. C’est une scène où le narrateur qu’incarne Mathieu Amalric rencontre Serge Klarsfeld et fait le lien définitivement et officiellement avec son his¬toire familiale. La seule fois de ma vie de cinéaste où j’ai été ému à ce point-là par ce que je venais de filmer. J’ai été ému aux larmes une seconde fois au moment du montage par la scène où apparaît pour la première fois le personnage d’Hannah que joue Ludivine Sagnier.

Deux enfants jouent un rôle essentiel dans le film. Comment les avez-vous trouvés ?

La seule véritable difficulté, c’était de trouver deux enfants pour un même rôle, celui du futur narrateur, l’un de 7 ans, l’autre de 14 ans. Or, j’ai eu la chance d’avoir en la personne d’Elsa Pharaon une formidable directrice de casting. Elle a vu environ 200 enfants parmi lesquels j’en ai auditionné une vingtaine, soit un processus très classique qui nous a permis d’arriver au casting final. Le choix de l’autre enfant, Simon, qui incarne dans le film le fils de Ludivine Sagnier fut plus délicat : il devait impérativement être très sportif, à l’aise dans différents exercices physiques. Nous avons donc recruté Orlando Nicoletti au sein d’un club de gym pour enfants où il s’entraîne pour de véritables concours. Il avait en outre le mérite de présenter une réelle ressemblance avec son père sur l’écran, Patrick Bruel.

Ce dernier incarne à l’écran le père du narrateur. Vous n’aviez jamais travaillé avec Patrick Bruel. Comment l’avez-vous choisi?

C’est une histoire singulière ! Si moi j’ai fait un casting de scénariste, Philippe Grimbert, lui, auparavant, avait fait son casting de réalisateur ! Dès que son roman a été publié, de nombreux producteurs, cinéastes et acteurs ont manifesté l’envie de le porter à l’écran. Dès ce moment-là, le nom de Patrick Bruel a circulé et on lui a fait lire le roman. Or, un jour, nous avons déjeuné ensemble et nous avons fini par parler d’UN SECRET ! Rapidement, avant même l’écriture de l’adaptation, il s’est imposé à moi pour des raisons artistiques évidemment, son jeu dans FORCE MAJEURE de Pierre Jolivet puis dans LE LAIT DE LA TENDRESSE HUMAINE de Dominique Cabrera m’avait beaucoup impressionné.Mais ce fut aussi pour une raison esthétique importante. Son personnage,Maxime, vieillit au fil de l’histoire et nous le voyons progressivement passer de 35 à 70 ans. Et Patrick a cette formidable chance de posséder un visage définitivement jeune ! Il est, comme disent les Anglais, “baby face”.

Ce fut également une première collaboration avec Cécile de France…

Oui, et je ne regrette pas mon choix ! Dans le roman, Tania est décrite comme une femme superbe, athlétique, immédiatement séduisante. Comme lecteur j’avais en tête une référence cinématographique : Gene Tierney dans PECHE MORTEL de John M. Stahl. Au moment du casting, avant l’écriture du scénario, on m’a suggéré le nom de Cécile de France. Une seule rencontre a suffi pour me persuader qu’elle serait une Tania plus que parfaite. Cécile conjuguait les deux particularités du personnage : elle est à la fois splendide et abordable, « the girl next door », comme disent les Américains, probable tout en étant superbe.

Ludivine Sagnier, c’est une histoire professionnelle qui se poursuit et s’amplifie…

Oui, évidemment, elle avait été épatante dans LA PETITE LILI. Pour UN SECRET, je voulais qu’elle soit très craquante dans le naturel mais de façon différente de la séduction exercée par Cécile de France. Dans L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES de François Truffaut, le narrateur alias Charles Denner prétend qu’il y a dans le monde deux types de femmes, les grandes tiges et les peti¬tes pommes. C’est ce que je voulais ! Pour lui présenter le rôle d’Hannah, je lui ai simplement dit : « Elle est ravissante comme toi, mais elle ne fait aucun effort par¬ticulier en ce sens. »

L’autre complice de plateau, c’est Julie Depardieu…

J’ai très vite pensé à elle pour le rôle de Louise. D’abord parce que comme Patrick, elle peut aller très loin dans la représentation de différents âges de la vie. Et puis Louise, c’est d’abord une fille du peuple et pour moi Julie se situe dans la continuité de ce que l’on appelait avant au cinéma les « oseilles » dont Arletty était le parangon absolu, soit un incroyable mélange de sagesse populaire et de charme, d’humour et de gouaille.

Finissons en chanson comme il est de tradition en France ! Le film est porté par une chanson de Charles Trénet. Pourquoi ce choix ?

J’ai voulu m’imprégner de ce que l’on entendait à la radio durant l’avant-guerre : j’ai écouté beaucoup de chansons de l’époque. Mais, toujours par peur du pittoresque, je ne voulais pas donner trop d’importance à cette ambiance sonore datée. Cependant, j’ai retenu particulièrement la chanson « Tout ça c’est pour nous » que Trénet écrivit et chanta sous l’Occupation. Je la trouvais à la fois belle et terriblement troublante avec son apparente légèreté qui s’oppose à la dureté des temps. Elle est emblématique de ce que raconte le film : beaucoup de bonheur et beaucoup de malheur.

Source bibliographique

Un Secret de Philippe Grimbert ( Editions Grasset)
Dossier de presse du film
allocine